Après avoir sillonné la Belgique pendant deux semaines, un groupe de quatre experts de l’ONU a remis un rapport pour rendre compte de l’intégration des afro-descendants et de la décolonisation du pays. Le groupe a notamment étudié les mesures prises par les pouvoirs publics pour prévenir le racisme et protéger les victimes, rappelant l’article 11 de la Constitution belge interdisant la discrimination raciale. Ce pré-rapport donne les lignes conductrices pour une décolonisation plus profonde de la Belgique, en attendant le rapport définitif qui sera rendu en septembre prochain.
Après avoir reconnu le travail et les évolutions menées en Belgique pour l’inclusion des Afro-descendants, l’ONU s’est dit concernée par le manque de respect des droits humains des Afro-descendants en Belgique. Les experts ont entre autres épinglé des sujets comme l’éducation, l’espace public ou encore les administrations publiques belges. Ils ont également condamné le Musée Royal d’Afrique centrale à Bruxelles, considérant que « la partie la plus visible du discours post-colonial en Belgique » se situe dans ce musée, malgré sa récente rénovation et le travail de « décolonisation » des collections.
Le groupe onusien a par ailleurs estimé que la Belgique devait avant tout "reconnaître l'étendue réelle de la violence et de l'injustice de son passé colonial, pour pouvoir s'attaquer aux racines du racisme d'aujourd'hui subi par les personnes d'ascendance africaine. » L’ONU a finalement demandé à la Belgique de s’excuser pour son passé colonial. Une étape qui fait encore débat dans le pays.