Emmanuel Macron visite ce mardi Louvain-la-Neuve. C’est la seule ville nouvelle de Belgique, érigée à la fin des années 60, lorsque les francophones de Louvain, en Flandres, sont éjectés, et partent trente kilomètres plus loin, de l’autre côté de la frontière régionale.
L’éviction des étudiants francophones de Flandres part d’une crise linguistique dont les Belges ont le secret. Après plusieurs décennies de domination wallonne, la fin de l’ère industrielle des années 60 affaiblit la région francophone. En 1963, la fixation de la frontière linguistique est l’opportunité pour les néerlandophones de s’imposer dans leur région, et de demander la suppression du français dans les administrations, y compris à l’université.
L’université de Louvain, fondée en 1425, est l’une des plus importantes de Belgique. Malgré la frontière, la direction ecclésiastique souhaite que l’enseignement demeure bilingue. Les étudiants flamands, portés par le parti nationaliste flamand, descendent dans la rue en criant « Walen Buiten », "les Wallons dehors".
C’est ainsi que les francophones élisent domicile au milieu des champs, et construisent Louvain-la-Neuve. Il faut dix ans pour que le nombre de résidents égale puis surpasse le nombre d’étudiants. Aujourd’hui, la ville est dynamique, et l’université de Louvain-la-Neuve collabore même avec celle de Louvain, en Flandres.