Dès 1995, six jeunes filles disparaissaient en Belgique. Un an plus tard, Marc Dutroux est arrêté et les Belges découvrent, avec effroi, les horreurs qu’il leur a fait subir. La tristesse laisse rapidement place à la colère : libération conditionnelle de Marc Dutroux, problèmes de communication entre les services de police durant l’enquête puis plus tard l’évasion de Marc Dutroux. La police et la justice sont sous le feu des critiques. Les familles des victimes organisent la première Marche blanche de l’histoire. Plus de 350.000 personnes manifestent leur colère à Bruxelles.
Les huit partis traditionnels vont alors s’unir, en 1998, pour créer le plan Octopus, une refonte complète des services de police et du système judiciaire. La gendarmerie, qui était en concurrence avec la police, disparait pour laisser place à une police unifiée à deux niveaux, local et fédéral. Le droit des victimes est renforcé, elles ont désormais accès au dossier d’instruction. Le Tribunal d’application des peines est créé. A partir de 2007, l’examen de la libération conditionnelle n’est plus effectué par le ministre de la Justice mais par un magistrat indépendant.
Depuis 22 ans, Marc Dutroux est derrière les verrous. Son avocat a tenté de parler de sa libération dans un livre mais aussi en écrivant directement aux familles. Cela a provoqué un tollé car en Belgique, la plaie reste toujours vive.