Ce mercredi 10 octobre, au synode des évêques de Rome, le représentant des évêques de Belgique a fait sensation. Mgr Jean Kockerols, dont la déclaration a été soumise puis validée par ses confrères belges, s’est dit « convaincu » que certains jeunes catholiques mariés « répondraient volontiers « me voici » si l’Église devait les appeler au ministère presbytéral ».
Cette année, c’est la vocation du chrétien, et en particulier celle du prêtre, qui est discutée au synode. La « crise de la vocation », le fait que le nombre de jeunes hommes intéressés par la prêtrise diminue partout dans le monde est devenue une problématique importante pour l’Église. La possibilité de devenir prêtre pour des jeunes hommes s’étant déjà réalisés dans le sacrement du mariage pourrait aider à la résoudre. S’« il s’agit de désolidariser le lien entre célibat et prêtrise », précise le porte-parole de la Conférence épiscopale, Tommy Scholtes, l’idée de l’Église belge n’est certainement pas de permettre aux hommes déjà prêtres de se marier. Comme pour les diacres, le mariage devrait intervenir avant l’ordination.
Progressiste l’Église belge ? Pas forcément, selon Tommy Scholtes, qui rappelle que le mariage des prêtres est « la plus ancienne tradition de l’Église », pratiquée jusqu’en 1054 par L’Église romaine. L’Église belge avait déjà formulé ses vœux d’ouvrir la possibilité de devenir prêtre aux hommes mariés. Depuis 2016, deux évêques l’avaient confié aux journaux belges le Soir et De Zondag. L’un d’eux allait plus loin en proposant la suppression de l’obligation de célibat des prêtres.
La question de l’ouverture de l’ordination aux hommes mariés ne se pose pas qu’en Belgique. Les catholiques allemands ont ouvert le débat il y a deux semaines, dans le sillage des scandales de pédophilie. De leur côté, les évêques de l’Église française, divisés sur la question, n’ont pas émis d’avis.
Aujourd’hui, selon le journal La Croix, les prêtres catholiques mariés ne seraient pas plus d’un millier dans le monde. Ce sont d’anciens pasteurs, déjà unis légitimement lors de leur précédente mission. Pour être adoptée, la proposition de Mgr Kockerols devra résonner dans le synode auprès des évêques du monde entier, assez fort pour que le Pape s’en saisisse.