Dans une lettre ouverte publiée mercredi 26 septembre dans le quotidien Le Soir, un collectif d’intellectuels, et d’associations belges et africaines, ont réclamé la restitution des œuvres africaines saisies par l’Etat belge pendant la colonisation. Elles sont aujourd’hui conservées dans le Musée Royal de L’Afrique centrale de Tervuren, qui rouvrira justement ses portes au mois de décembre. Selon les signataires, « 60% environ du patrimoine » du musée « s’est constitué pendant la période coloniale ». Ils demandent un moratoire sur la réouverture du musée. Outre des objets provenant de pillages, les musées belges conservent également des crânes des dépouilles massacrées de l’époque du Congo belge.
Les signataires soulignent leur impression que les actions s’engagent « partout, sauf en Belgique ». Côté français, en novembre 2017, à l’université de Ouagadougou, Emmanuel Macron avait formulé le vœu de restituer d’ici 2022 les biens culturels africains acquis lors de la colonisation, et a nommé un binôme chargé de ces questions en mars dernier.
La demande de restitution se heurte souvent à un argument que le collectif qualifie de « paternaliste aux relents coloniaux » : les biens seraient plus protégés en Occident, plutôt que dans leurs pays d’origine. Un argument qui ne fonctionne plus dans le cas de la République démocratique du Congo (ancien Congo belge), selon De Standaard, puisque « la Corée du Sud [y] investit en ce moment dans la construction d’un musée d’art ».