L'Aquarius, navire de sauvetage de l’ONG SOS Méditerranée, s’est retrouvé au cœur d’un imbroglio juridique, en plus de la crise humanitaire qui se joue à son bord. Alors au large des côtes maltaises et italiennes, les deux pays européens ont refusé d'accueillir le bateau avec à son bord 629 migrants.
Dans cette situation, les responsabilités sont difficiles à établir. Il n’existe aucun texte européen sur la question, cela relève de conventions internationales maritimes. La convention SOLAS (Convention internationale sur la sauvegarde de la vie humaine en mer) indique que les États ont l’obligation de prendre des mesures dans leurs zones de responsabilité. Les eaux internationales sont quadrillées, et chaque maillon relève d’un MRCC (Maritime Rescue Coordination Centre). Mais la Tunisie et la Libye n’en disposent pas, et les bateaux en péril dans ces eaux sont en « zone grise ». Depuis des années, c’est l’Italie qui s’en charge et coordonne les opérations, ce qui ne l’oblige pas à faire accoster les bateaux dans ses ports. Dans le cas de l’Aquarius, l’Italie avait demandé dans un premier temps à Malte d’accueillir le bateau. L’île a refusé. C’est finalement l’Espagne qui à répondu présent pour leur venir en aide. Mais l’incident risque bien de se reproduire, et l’UE parait bien démunie, et en est réduite à des incantations.