134 médailles, dont 49 en or. L’Union Européenne ressort grande championne des Jeux Olympiques d’hiver 2018, à Pyeongchang. Loin devant la Norvège (37), le Canada et ses 29 médailles, ou les Etats-Unis qui en comptabilise 23 au total.
Ce décompte serait à première vue séduisant pour les Européens, qui caracolent en tête tous les 4 ans, si on additionne les médailles des citoyens européens. Il y aurait des vertus à présenter une équipe sous une seule bannière même si c’est peu probable. Les athlètes seraient par exemple obligés de s’entraîner plus dur pour se qualifier, en raison d’une concurrence plus accrue. Une unification pourrait également contribuer au renforcement d’une fierté européenne, et à la naissance de « Dream Team » réunissant les meilleurs athlètes du continent, à l’instar des « All Stars », l’équipe de basket qui compte les plus grandes stars américaines.
Mais une unification paraît difficilement possible pour plusieurs raisons. Il faudrait en outre réduire le nombre d’athlètes que l’équipe unifiée pourrait présenter dans chaque épreuve. Quand les marges de victoire sont faibles et que la chance joue un rôle relativement plus important dans le résultat, avoir moins de participants peut faire baisser le nombre total de médailles. Ce fut le cas de l’Allemagne en 1990. Une comparaison a été établie entre le nombre de médailles gagnées avant, et après l’unification. Résultat : l’Allemagne réunifiée n’a jamais atteint le nombre de médailles que les deux anciens états allemands additionnés.
Une autre inconnue est la volonté des athlètes à représenter l’Europe en tant qu’entité. Le succès d’une nation lors d’une compétition sportive pouvant dépendre grandement de la fierté nationale que ressentent ses compétiteurs.
Les JO pourraient donc constituer un formidable outil pour déterminer si un authentique patriotisme européen pourrait se développer, ou non. En attendant, l’Union Européenne pourrait au moins communiquer sur sa suprématie, en tenant comptes des résultats actuels !