Fin 2013, Malte a décidé qu'un non-ressortissant de l'UE pourra verser 650 000 euros et obtenir en échange... la nationalité maltaise. Ce (riche) candidat à la nationalité devra aussi acheter une propriété de plus de 350 000 euros – ou louer une résidence pour 16 000 euros pendant cinq ans – et s'acquitter de 150 000 euros d'investissements sur Malte. Aucune autre contrainte n’est imposée pour l’obtention du précieux sésame et donc de la citoyenneté... européenne : il n'est même pas nécessaire de vivre a Malte. Le gouvernement espère ainsi récupérer la coquette somme d'un milliard d'euros.
À partir du 1er février donc, dans le cadre d'un programme joliment baptisé "Malta individual investor program", 1800 riches étrangers pourront ainsi s’offrir un passeport maltais et surtout un accès libre à l’ensemble de l’espace Schengen ...(dont le pays fait partie ainsi que 24 autres États, dont la France, NDLR) A Bruxelles, l'eurodéputé belge Guy Verhofstadt qui portera les couleurs des démocrates et libéraux (ADLE) dans la course à la présidence de la commission européenne, déclare à France 2 : "c'est un scandale, ce système peut être surtout bénéfique à des gens qui ont des comportements criminels". En clair, Malte pourrait devenir la porte d'entrée européenne idéale pour les mafieux russes.
Mais la commission et le parlement européen ont beau s'insurger, tonner, donner de la voix, ils ne peuvent rien faire. L'octroi de la citoyenneté demeure en effet une prérogative exclusive des États membres. De nombreux responsables européens demandent à présent une harmonisation des critères d'attribution au niveau du continent. Ce sera peut-être l'un des premiers dossiers de la future commission européenne. Elle prendra ses fonctions le 1er novembre 2014.