Des élections à risque

L’Europe a les yeux tournés vers l'Allemagne dont le résultat du scrutin de dimanche aura un impact sur des dossiers européens essentiels : un troisième plan de sauvetage de la Grèce, un second plan de sauvetage pour le Portugal, la poursuite de l'union bancaire etc. En fonction de la coalition qui sortira des urnes dimanche, l'Europe sera également plus tournée vers la croissance ou au contraire vers la poursuite de la réduction des déficits. Bref, même si Angela Merkel s'en défend, de peur qu'on la taxe de vouloir une "Europe allemande", les législatives allemandes sont aussi des élections... européennes.

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Concernant les élections européennes, les vraies, celles de 2014 : Manuel Valls a fait savoir qu'il ne voulait pas cette année que la profession de foi des candidats soit envoyée par la poste aux électeurs français. Ce sera uniquement par internet. Économies réalisées : près de 30 millions d'euros. Les eurodéputés français de tous bords sont vent debout contre cette initiative. En 2009, les européennes avaient déjà connu un taux d’abstention record de plus de 59 %, l'absence de matériel électoral ne devrait pas arranger les choses. D'autant que les enjeux sont énormes : certains ici à Bruxelles prévoient non pas 30 % de députés européens eurosceptiques mais 40 % ! Si cela se confirme, le fonctionnement de cette institution (la seule élue au suffrage universel) sera alors totalement bloqué : le PPE (droite) et le PSE ne pourront plus nouer d'alliances de circonstance avec d'autres partis à chaque vote, et la machine sera donc grippée.
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