Dans des entretiens donnés aujourd'hui à plusieurs médias européens, la commissaire Viviane Reding a attaqué à nouveau Paris frontalement avant de se rétracter.
Dans une interview au journal allemand "die Welt" réalisée aujourd'hui et diffusée demain, elle estime en effet que l'annonce faite à Deauville par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel de réformer le traité de Lisbonne est "irresponsable".
En début d'aprés-midi, Viviane Reding accorde une interview à notre confrère du Figaro à Bruxelles, Jean-Jacques Mevel. Là, la commissaire europénne va même encore plus loin : elle dénonce "un diktat franco-allemand". Autant dire que la charge est une nouvelle fois d'une rare violence et qu'elle doit être modérément appréciée à Paris et à Berlin.
Pour France 2, l'interview est prévue à 16 heures. Surprise : face à notre caméra, le ton devient soudainement beaucoup plus conciliant. Certes, "l'Europe doit se faire à 27 et non à 2," certes "l'Europe ne se fait pas à Deauville mais à Bruxelles ou Strasbourg", mais plus de trace d'"irresponsabilité" ou même d'un quelconque "diktat". Entre le début et la fin de l'aprés-midi, la commissaire a donc volontairement baissé de deux tons. Est-ce la puissance d'un passage au 20 heures qui l'a apeurée ? Ce n'est pas son style, elle qui est plutôt connue pour son franc-parler. Les téléphones ont-ils beaucoup sonné entre Berlin, Paris et Bruxelles ?. José-Manuel Barroso a t-il sifflé la fin de la récréation avant que l'affaire ne prenne la proportion de celle des Roms? Je ne sais pas, mais il y a une certitude : il s'est passé quelque chose et Madame Reding est devenue subitement beaucoup moins virulente...