Avec le traité de Lisbonne, on allait voir ce qu'on allait voir ! Barack Obama et Dimitri Medvedev n'avaient qu'à bien se tenir, l'Europe allait enfin avoir un visage, elle allait enfin exister sur la scène internationale.
Patatras ! La première crise mondiale (Haïti) montre que cette Europe là n'existe pas. Alors, oui bien sûr, se tiendra ce Lundi à Bruxelles une réunion d'urgence des 27 ministres de l'aide au développement pour coordonner leurs efforts. Mais quelle décision en attend-on ? Aucune. Au mieux, une déclaration de bonnes intentions que l'on pourrait écrire à l'avance.
Catherine Ashton, la nouvelle diplomate en chef de l'UE (qui a annoncé hier la tenue de cette réunion), n'a même pas daigné se rendre en Haïti. Elle a raison si sa venue avait dérangé (un avion de plus dans un aéroport dévasté et surchargé). Mais cela aurait marqué un premier acte politique fort.
Le nouveau président stable de l'UE, Herman Van Rompuy, s'est contenté lui d'un simple communiqué, dans lequel il exprime sa "solidarité". Aucune déclaration, aucune interview, sa légendaire discrétion serait elle en train de virer au mutisme ?
Pendant ce temps, sur le terrain, l'aide humanitaire belge, allemande, française, italienne ...(en tout 9 pays de l'UE) arrive à Port-aux-princes, en ordre dispersé. Et combien d'avions aux couleurs de l'Europe ? Aucun. Or, tous les secouristes le disent : ce qu'il manque dorénavant, c'est de la coordination.
La commission européenne a annoncé avoir débloqué la somme de 3 millions d'euros. Les Etats-Unis, 100 millions de dollars. Alors bien sûr, le budget de Bruxelles n'est pas comparable avec celui de Washington. Mais tout de même, cette aide d'urgence européenne ne représente que 10 % du budget annuel alloué par l'Europe à Haïti.
Enfin, la commission européenne a avoué aujourd'hui avoir appris par la presse que la France, les Etats-Unis, le Canada et le Brésil souhaitaient organiser une conférence internationale pour la reconstruction d'Haïti. Paris n'a donc même daigné l'en informer, voir l'associer.
Bref, les nouveaux visages de l'Europe font déjà ...pâle figure.