Lors d'un reportage diffusé Dimanche 29 mars sur France 2 (et visionnable plus bas) , nous avons révélé que les commissaires européens continuent à percevoir une partie de leur salaire trois ans après leur départ de Bruxelles. Cette "indemnité transitoire" a, selon la commission Barroso, un triple objectif :

1- Leur éviter la tentation de partir dans le secteur privé (bien payé) avec le risque d'un possible conflit d'intérêts.

2- Leur permettre de se réinsérer professionnellement dans leur pays après les années passées à la Commission.

3- Attirer "les meilleurs" pour ces postes, alors que l'on sait que dans de nombreux pays européens, venir à Bruxelles n'est pas nécessairement vécu comme une promotion (pour la France, c'est un euphémisme)

De nobles intentions. Le problème, c'est que la commission n'est pas trés regardante et que l'indemnité en question est versée également aux commissaires démissionnaires qui sont partis justement pour un autre poste. C'est le cas par exemple de Peter Mandelson, actuel ministre britannique et de Franco Frattini, membre de l'équipe Berlusconi. Aujourd'hui, selon nos informations, Peter Mandelson touche environ 100 000 euros annuels de Londres et... 80 000 euros annuels de Bruxelles !!!

Il ne s'agit donc pas comme certains commencent à le dire ( et singulièrement à la droite de la droite) d'un "parachute doré" . Mais ce système pose problème, surtout quand on sait que le "salaire minimum" d'un commissaire européen est de 20 000 euros mensuels, celui d'un vice-président 22 000 euros et celui du président 24 000 euros. Les commissaires sortants vont donc toucher entre 300 000 et 440 000 euros jusqu'à 2012.

Comment sortir de la polémique ? Comment faire pour qu'il n'y ait pas de récupération politique à quelques semaines des élections européennes ? Comment couper l'herbe sous le pied au populisme  ?

Une solution toute simple serait que la Commission annonce qu'elle ne versera plus un centime à ses anciens commissaires qui ont retrouvé un emploi. Après tout, c'est ce qui fait dans le secteur privé et tous les citoyens européens savent bien qu'on retrouve parfois un nouvel emploi moins bien payé que le précédent. Et qu'il faut parfois s'en contenter, surtout ...en période de crise.