Le discours d'investiture de Barack OBAMA était clairement destiné aux américains. Soit. C'était un discours de crise, et les envolées lyriques y étaient donc limitées. Mais à Bruxelles, on a surtout noté qu'il n'avait pas fait allusion à l'Europe. Ou si peu. Vers la fin de son allocution, le président américain s'adresse "à ces pays qui comme le nôtre bénéficient d'une relative abondance". L'Europe peut en faire partie mais elle n'est pas la seule. Et c'est tout.
Certes, la priorité des priorités pour Barack OBAMA était de s'adresser à son pays. Qui pourrait lui en vouloir ? Pourtant, les dossiers où il devra travailler avec le vieux continent ne manquent pas.
1- La crise économique tout d'abord. Au moment même de l'investiture du nouveau président américain, les bourses mondiales saluaient cet événement à leur manière en repartant à la baisse. Après "l'automne noir" sur les places financières et les plans de sauvetage, il était légitime d'espérer une accalmie des marchés financiers. Cette accalmie bienvenue aurait permis aux gouvernements européens et américain de se concentrer sur la crise économique et ses conséquences dévastatrices sur le plan social. Il n'en sera rien. Les Etats-Unis et l'Europe devront lutter à la fois contre la crise financière qui se poursuit (d'ailleurs de nouveaux plans de sauvetage banques devraient être annoncés un peu partout en Europe) ET contre cette crise économique sans précédent depuis les années 30.
2- La lutte contre le réchauffement climatique. Barack OBAMA l'a dit hier : "nous dompterons le soleil, le vent et le sol pour faire avancer nos automobiles et tourner nos usines". Changement radical par rapport à l'administration Bush qui n'avait pas ratifié le protocole de Kyoto. Mais défi aussi pour l'Europe qui va devoir plus que jamais tenir bon pour mettre en oeuvre son "plan climat" avec à la clef non seulement un environnement protégé mais des centaines de milliers d'emplois créés.
3- La situation au Moyen-Orient. Les années Bush ont été des années perdues pour le conflit israelo-palestinien. L'UE souhaite que Barack OBAMA impulse une nouvelle politique américaine dans cette partie du monde. Et ce, dés le début de son mandat.
Les relations avec la Russie, la situation en Irak, l'Afghanistan, le nucléiare iranien, l'OMC (cf le roquefort, pas si anecdotique que cela) sont autant de sujets brûlants de politique étrangère qui attendent l'Amérique et l'Europe.
On dit de Barack OBAMA qu'il connaît mal notre continent. Souhaitons qu'avec ses nouveaux habits de président, il endosse également une attitude pragmatique et constructive vis à vis de l'Europe;