Il y a quelques jours, un haut responsable de la commission européenne me demandait : "Et vous, comme Président de l'Europe, vous voyez qui ?"
Depuis plusieurs mois, dans les couloirs de la commission, du parlement et du conseil européen (les 3 institutions basées à Bruxelles), c'est LA question qui est sur toutes les lèvres. Et les noms qui circulent sont toujours les mêmes : le britannique Tony BLAIR, le luxembougeois Jean-Claude JUNKER ou encore le danois Anders Fogh RASMUSSEN. A moins que ce ne soit Jose Manuel BARROSO, l'actuel président de la commission. Bref, à Bruxelles et dans le microcosme européen les spéculations vont bon train. Bien sûr, la nomination du premier président stable (2 ans et demi) de l'Europe est importante : celui que certains ont déjà présenté comme le "George Washington" du vieux continent aura un rôle central : rôle de représentation de l'Europe vis à vis des autres puissance et rôle de préparation des travaux des conseils européens, le lieu où se prennent les décisions essentielles.
Il n'empêche...La bataille qui est déjà bien engagée pour savoir qui occupera ce poste et quelles seront ses prérogatives risque encore une fois de passer avant les décisions de fond. Au lieu d'adopter des positions communes sur l'euro, sur l'environnement, sur la crise alimentaire mondiale, l'Europe risque d'entrer dans une nouvelle crise de fonctionnement dont elle a le secret. Bref, elle pourrait se tirer une balle dans le pied.