Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, l'a annoncé officiellement : Jacques Barrot, l'actuel commissaire européen (français) chargé des Transports, reprendra le portefeuille de la Justice, de la Liberté et de la Sécurité, confié jusqu'à présent à l'italien Franco Frattini, si ce dernier devient le nouveau chef de la diplomatie italienne. Le successeur de Frattini à Bruxelles héritera, lui, du portefeuille des Transports.
A moins de 3 mois de la présidence française de l'union européenne, les aléas de la politique intérieure italienne servent donc la France et Nicolas Sarkozy. La conclusion d'un « pacte européen sur l'immigration » va, en effet, constituer l'une des priorités de la présidence française au cours du second semestre 2008.
Jacques Barrot ne pouvait donc refuser ce poste clef ni à José Manuel Barroso ni à Nicolas Sarkozy. Pourtant, tout laisse penser qu'il ne doit pas quitter son poste de gaîté de coeur.
Jacques Barrot part en effet au moment où il commençait à récolter les fruits de son travail entamé en novembre 2004 à Bruxelles. Il a été le négociateur de l'accord "ciel ouvert" qui ouvre les liaisons aériennes entre les Etats-Unis et l'Europe et qui vient d'entrer en vigueur, il a travaillé ardemment à l'adoption d'une directive européenne permettant de punir un automobiliste européen ayant commis une infraction hors de son pays d'origine et enfin il a participé au sauvetage de Galiléo dont le deuxième satellite expérimental sera mis en orbite ce week-end.
D'ailleurs, ironie de l'histoire : pour assister à son lancement, Jacques Barrot se rendra à la station de contrôle située...en Italie !