Le week-end dernier en Slovénie, plusieurs dizaines de milliers d'européens ont manifesté en Slovénie, à l'appel de la CES (confédération européenne des syndicats). Le mot d'ordre : la défense du pouvoir d'achat (cf sujet France 2 du 7 avril à 20 heures).
Ils n'ont pas été entendus par les ministres des finances réunis eux-aussi dans la capitale slovène. Non, Jean-Claude Trichet, le président de la BCE et Joachim Alumnia, le commissaire européen à l'économie préfèrent répéter à l'envi qu'il serait dangereux que l'Europe entre dans une spirale inflationniste "salaires-prix". Peut-être ont ils raison.
Mais ils ont tort de ne pas reconnaître le problème : les prix des biens de consommation courante explosent partout en Europe (la baguette à 1 euro en France, est ce acceptable ?) et les "petites gens" - c'est à dire beaucoup d'entre nous - n'arrivent plus à finir les mois. Et que l'on arrête de dire que le pouvoir d'achat augmente tout de même parce que les prix des produits technologiques baissent. C'est se moquer des consommateurs et donc des citoyens.
La solution ? Impossible de réguler le prix des matières premières. Impossible également de contrôler les prix. Alors pourquoi ne pas contrôler les marges ?. Quand le prix du lait augmente de 20 % mais que celui de certains yahourts flambe de 40 %, les intermédiaires se servent nécessairement au passage. L'Europe serait bien inspirée d'intervenir dans ce dossier, Bruxelles remplirait sa mission de protection du citoyen en légiférant sur les marges, de la grande distribution par exemple.
Mais je crains que le courage politique manque non seulement à Bruxelles, mais aussi à Paris et dans les autres capitales européennes.