Le président de la République française a accordé une interview à la deuxième chaîne publique ZDF, dans laquelle il défend une nouvelle fois son approche européenne avec, en creux, un message teinté de reproche adressé aux Allemands. « Ces 12 dernières années ont été des années de manque de confiance en soi », explique Emmanuel Macron. « On pourrait presque parler d’une forme de guerre civile européenne. Les pays européens ont souligné leurs différences, ils ont fait preuve d’égoïsme. Nous manquons de la solidarité nécessaire, de responsabilité, certains n’ont pas réformé, certains n’ont pas été solidaires ». L’allusion au comportement de Berlin vis-à-vis de ses partenaires, la Grèce ou la France notamment, est assez claire… Et le président enchaîne: « j’en suis profondément convaincu: pour relever les défis nous avons besoin d’une stratégie européenne. Le repli national est la pire des options. Nous devons défendre fièrement nos nations, mais nous avons besoin d'une politique européenne de la souveraineté, de l'unité et de la démocratie ».
Deuxième message adressé à Berlin dans cette courte interview: oui, la France réforme. « J’ai lancé les réformes promises », souligne Emmanuel Macron, « la réforme du marché du travail est la plus importante que la France ait jamais mise en place. Elle a provoqué des manifestations, mais j'ai signé les ordonnances il y a peu. Certaines prennent effet immédiatement, d'autres dans quelques semaines. Il se passe déjà quelque chose. Nous avons réécrit plus de 150 pages du Code du Travail, c’est un changement profond. » Enfin, à la question de savoir quel bilan personnel il tirait de ces premiers mois à l’Elysée, le président ne revient pas sur les erreurs de style, mais souligne: « je me tiens à ce que j’ai proposé. Ni plus, ni moins. […] Notre pays va changer, les Français le méritent. Et je suis heureux d’être à la tête d’un pays qui a de telles ambitions ».