Pas moins de 7000 éoliennes autour d'une île créée de toute pièce, c'est le projet fou de la Commission Européenne pour subvenir à une partie des besoins énergétiques de 6 pays : les Pays bas, le Danemark, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Norvège et la Belgique. Fier de sa production énergétique éolienne, le Danemark porte le projet pour contrer les détracteurs de l’énergie renouvelable.
L’île devrait être construite sur le Dogger Bank, un banc de sable et de rochers situé au large de la Mer du Nord, entre la Grande-Bretagne et le Danemark. C’est une zone aux conditions géographiques et météorologiques optimales : il y a suffisamment de vent et l’eau est peu profonde, ce qui permet de réduire les coûts de construction. L’île devrait faire 6 km2 avec une piste et un port, et servira de base pour transmettre aux pays connectés l’énergie générée par les éoliennes. Chacune espacée d'environ 1km, les 7000 éoliennes devraient s’étendre sur une superficie à perte de vue. Un projet invraisemblable qui est pourtant déjà bien abouti.
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Les gestionnaires de réseaux de transports électriques des Pays-bas, de l’Allemagne et du Danemark ont été sollicités pour concrétiser le projet et sont tout à fait enthousiastes : « peut-être que ça semble un petit peu fou et de la science-fiction, mais une île sur le Dogger Bank pourrait faire de l’énergie éolienne une énergie beaucoup moins chère et plus efficace » se réjouit le directeur technique de la compagnie danoise Energienet.dk, Torben Glar Nielsen. Grâce à ce projet, le Danemark voudrait se positionner comme le leader européen d’une énergie qu’il maitrise déjà bien car elle représente 40% de sa consommation nationale. Le pays a même pour objectif de passer à 60% en 2025.
Le développement d’une telle infrastructure pourrait avoir à court terme une puissance maximale de 30 000 mégawatts (MW) et à long terme créer jusqu’à 100 000 MW ! Ce parc éolien serait alors le plus grand du monde et le plus productif. À titre de comparaison, le parc nucléaire français a une capacité électrique installée de 63 000 MW. A ce rythme, la production électrique de l’île pourra alimenter 80 millions de personnes, soit presque 15 fois la population danoise. Ces chiffres astronomiques permettent de considérer l’énergie éolienne comme une solution pour répondre aux objectifs 2050 fixés par la COP 21 qui a eu lieu à Paris en décembre 2015. La production éolienne pourrait permettre d’effectuer une transition énergétique « abordable » selon les promoteurs du projet, même si le coût d’une telle infrastructure n’a pas encore été communiqué.
Le contrat entre les différentes parties du projet sera signé le 23 mars à Bruxelles. On y discutera de son développement, du rôle des différents acteurs et surtout... de sa faisabilité.
Par Sibylle Aoudjhane