Il n’y a pas encore eu accord, mais le SPD va soumettre début mars une proposition au Parlement pour limiter les gros salaires des managers : si le salaire est supérieur à 500 000 euros, il ne sera plus soumis à la déduction d’impôt. Selon la Bild, le SPD a pour objectif de « réduire le rapport de salaire entre les employés et la direction de l’entreprise ». Thomas Oppermann, le chef du groupe SPD au Bundestag explique à la Bild : « au moment du miracle économique [NDLR: dans les années 50 et 60], nous avions aussi des chefs d’entreprises performants et forts qui ne gagnaient pourtant que 15 ou 20 fois le salaire moyen des salariés. Aujourd’hui, pourquoi la direction d’une entreprise devrait être payée 50 ou 100 fois de plus, c’est pour moi difficilement compréhensible ». Le ministre des Finances Wolfgang Schäuble souligne cependant la difficulté constitutionnelle pour instaurer une telle loi.
« Make Europe great again »
Réunion d’importance aujourd’hui à Bonn avec le G20 des ministres des Affaires étrangères. Ce sera la première visite de l’américain Rex Tillerson en Europe. Avant que demain, lors de la conférence sur la sécurité de Munich, son collègue de la Défense James Mattis, et le vice-président Pence le rejoignent pour rencontrer notamment Angela Merkel. Ce matin dans la FAZ, le ministre allemand des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel, donne une longue interview dans laquelle il fixe l’enjeu des années à venir: que l’Europe prenne enfin son destin en main ! « Rendre l’Europe meilleure et plus forte est dans notre propre intérêt », dit-il. Face à l’isolationnisme américain et l’expansionnisme russe, les dangers pour l’UE sont nombreux, mais selon Gabriel le plus grand d’entre eux vient de plus près: « en France, il y a des craintes que Marine Le Pen remporte la présidentielle. Le projet du Front National est de détruire l’Europe. C’est une menace concrète. »
Quand les hommes deviennent poussière
Le crématorium de Rationne, en Bavière, est la cible d’une enquête de la police alors qu’il est suspecté d’avoir mélangé les cendres des défunts. Ce ne sont pas moins de 200 urnes qui sont fouillées pour vérifier les cendres. « Si les accusations sont confirmées, ce serait un crime de profanation » a souligné Oliver Wirthmann, porte-parole de l’association fédérale des croque-morts allemands. Mais le procureur en chef Theo Ziegler précise que « les parties des corps ne provenaient surement pas d’autres corps mais surement de procédures médicales comme les amputations ou les suppressions de tissus, comme ce qui se fait lors de tests sanguin ». L’investigation risque de prendre du temps car il faut vérifier chaque urne individuellement.
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