La population profite pleinement des bons résultats économiques du pays, leur situation s'est nettement améliorée depuis cinq ans, selon un rapport du gouvernement fédéral.
Il y a l’image d’un côté l’image d’un pays certes en bonne forme économique, mais dont les succès s’appuie sur des réformes passées qui ont été douloureuses pour les plus pauvres et qui ont provoqué une hausse notable de la précarité. Il y a de l’autre ce très long rapport publié hier, comme tous les quatre ans, par le gouvernement fédéral sur les « conditions de vie en Allemagne ». Une somme de 600 pages qui dresse un état des lieux bien différent, comme le souligne Die Welt.
"Toujours plus riche"
La baisse continue du chômage entraine d’abord une hausse logique du revenu moyen, de 10% entre 2012 et 2015, les salaires augmentant de 11% soit plus fortement que les revenus du capital (9%). Depuis 2007, la hausse des salaires atteint même 30%, ce qui, avec une inflation restée basse, a nettement augmenté le pouvoir d’achat des ménages.
« L’Allemagne devient toujours plus riche », souligne Die Welt, car parallèlement à cette hausse des salaires, le capital privé a lui aussi grimpé. Ainsi, entre 2011 et 2015, la fortune des ménages a augmenté de 2 milliards d’euros !
La pauvreté recule
Un pays plus riche, mais un pays toujours plus inégalitaire ? Le rapport fédéral réfute ce constat, en soulignant d’abord que depuis 2005 la part de la classe moyenne est restée stable, à 78% de la population, et que la distribution des revenus est restée « stable ». Enfin, la grande pauvreté est en recul: le taux est passé de 5,4% à 4,4% depuis 2013.
Ce tableau est bien sûr une aubaine pour Angela Merkel, qui espère décrocher un quatrième mandat de chancelière aux prochaines élections, et qui devrait mettre en avant ce bilan flatteur. Mais cela suffira-t-il à convaincre les inquiétudes persistantes de certaines catégories de la population: les retraités dont les pensions trop faibles les forcent à retourner travailler, les épargnants qui voient leurs pécules menacés par des taux très bas, les chômeurs et précaires, notamment à l’Est, qui ont le sentiment d’être les oubliés de cette réussite économique ?…