Les alliés bavarois de Merkel vont chasser sur les terres populistes [revue de presse 09/09]

On pourrait croire ces propositions sorties du congrès du parti populiste AfD. Ou du cabinet du premier ministre hongrois Viktor Orban. Il sait pourtant d’un document émanant de la CSU, l’allié bavarois de la CDU d’Angela Merkel, membre de la grande coalition au pouvoir en Allemagne. Le parti y détaille ses propositions en matière d’immigration: plafond de 200000 migrants par an, centres de transit aux frontières pour filtrer les réfugiés et expulsion immédiate de ceux qui n’auraient pas ou peu de chance d’obtenir l’asile, priorité aux migrants de « culture chrétienne occidentale ». Le document évoque aussi une interdiction totale de la burqa et du niqab dans l’espace public, et une interdiction du hijab dans les services publics.
Ces propositions très à droite ont provoqué une tempête de réactions indignées, dans toute la classe politique allemande. « De la propagande populiste », un « catalogue inhumain », « raciste », la gauche est vent debout. Mais même au sein de la CDU, et de sa frange la plus centriste, le positionnement de la CSU a du mal à passer, certains se demandant si le parti bavarois peut dans ces conditions rester membre de la grande coalition. En toile de fond, il y a un conflit larvé, et violent, entre le patron de la CSU, Horst Seehofer, et Angela Merkel. Le premier n’a eu de cesse de critiquer la politique de la seconde et de réclamer un changement radical de cap, sans succès. Le Bavarois semble désormais décidé à jouer cavalier seul.

Forte hausse des noyades en Allemagne, les réfugiés surreprésentés

L’année 2016 n’est pas terminée, mais il y a déjà eu plus de morts par noyade (en mer, dans les lacs, les rivières ou les piscines) que pendant toute l’année 2015. Soit 425 noyés, 46 de plus que l’année dernière. Et parmi eux 56 étaient des réfugiés, soit plus de 13% du total. « Nos craintes se sont vérifiées », déplore le chef des secouristes allemands dans Die Welt. Avant l’été, plusieurs communes avaient lancé des campagnes de sensibilisation et proposé des cours de natation aux réfugiés, beaucoup ne sachant pas nager. Mais cela n’a visiblement pas suffi.

Le chalet suisse… n’est pas suisse !

Et ce sont des suisses qui le disent ! Un chercheur de l’institut fédéral de la technologie de Zurich l’affirme dans sa thèse de doctorat: le chalet suisse tel qu’on le connaît aujourd’hui est une « invention étrangère ». Daniel Stockhammer a étudié une immense collection de dessins et plans de chalets datant des 18e et 19e siècle. Il en est venu à la conclusion qu’au 18e siècle, il y avait en Suisse autant de styles de « maison en bois » que de régions, de cantons ou de villages. Puis, au début du 19e siècle, de riches architectes étrangers ont visité la Suisse et ont fait la « synthèse » de ces différents styles. Ils ont ensuite construit pour de riches touristes un nouveau type de châle, qui s’est très vite imposé et est devenu l’icône de tout un pays. « Dans une large mesure, la Suisse doit son style national et son succès aux touristes », conclut l’auteur de l’étude.

 

Bonne journée !

 

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