A la veille du sommet européen consacré à la crise des réfugiés, la chancelière allemande doit s’exprimer à la mi-journée au Bundestag pour détailler une nouvelle fois devant les députés sa vision des choses: protection des frontières extérieures de l’Union, mécanisme de répartition, coalition de pays de bonne volonté… « Merkel se bat », titre le Handesblatt, mais a-t-elle encore du poids pour convaincre en Europe ? « Merkel tempère les attentes », titrent de concert la FAZ et la Süddeutsche Zeitung, car la chancelière ne se fait guère d’illusions sur les résultats du sommet. Et comme le rappelle le Tagesspiegel dans son éditorial « qui n’attend rien n’est jamais déçu… »
Attaquée de toute part, Merkel compte ses (rares) soutiens. Jean-Claude Junker en fait partie. Le chef de la Commission Européenne tresse des lauriers à la chancelière dans une interview à la Bild du jour: « l’Histoire lui donnera raison. C’est très fort politiquement de dire « nous y arriverons ». Tout le reste, c’est capituler devant les populistes. Elle survivra politiquement à tous ceux qui la critiquent aujourd’hui. »
Suspecté de terrorisme pour… après avoir demandé son chemin
C’est la mésaventure qui est arrivé à un homme d’affaires en visite dans la petite ville bavaroise de Memmingen. Johannes Leichtler, originaire de Stuttgart, passe par là après une réunion de travail. Dans la rue, il demande à une passante où se trouve la place centrale de la ville. Rien de louche a priori, sauf pour la dame qui a immédiatement alerté la police. Quelques minutes plus tard, l’homme d’affaires se retrouve cerné par huit policiers. Après une fouille rapide, il peut repartir, pas rancunier: « je n’en veux pas aux policiers, ils font leur travail ». Il pense surtout que la dame a du être effrayée par son accent de Stuttgart et la couleur de peau, très mate.
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