Confrontée à une hausse sans précédent des cambriolages, la police allemande compte beaucoup sur un nouveau logiciel révolutionnaire. Il permet de prédire où et quand seront commis les prochains délits.

Et ce n’est pas de la magie. C’est même très sérieux, et très... informatique. Car tout repose sur un logiciel qui va analyser en temps réel les statistiques de la délinquance et réaliser des calculs de probabilité : il y a des quartiers, des rues, où le risque de cambriolages est très élevé ; il ne reste plus qu'à multiplier les patrouilles de police dans ces zones pour arrêter des voleurs en flagrant délit ou empêcher la commission des vols par simple effet de dissuasion.

Le logiciel qui prédit les délits vient des États-Unis où les premières expérimentations ont été lancées en 2011. En Allemagne c’est assez nouveau, mais cela intéresse beaucoup la police qui est confrontée à une explosion des cambriolages.

Nous nous sommes rendus à Nuremberg, dans le sud du pays, pour essayer de comprendre comment fonctionnait ce logiciel. Dans la ville, 3 à 4 cambriolages sont commis tous les jours, c'est deux fois plus qu'il y a quatre ans. Voici notre reportage réalisé avec Brice Boussouar et Micaela Werth et diffusé le 18 mai 2015 dans notre chronique Sans Frontières de Télématin.

Pour le moment, il est trop tôt pour tirer un bilan de cette expérimentation. Mais la police de Nüremberg aimerait bien parvenir aux mêmes résultats qu'à Zürich, où les cambriolages auraient baisser de 40% depuis la mise en place du logiciel, avec des prédictions fiables à... 86%.

A l'heure actuelle, ce genre de logiciel ne fonctionne bien que pour des délits qui sont commis de manière méthodique et rationnelle, comme les cambriolages. Les auteurs travaillent souvent de la même façon, dans certains types de quartiers, et le logiciel peut analyser de grands volumes de statistiques. A l'avenir, on pense pouvoir prédire aussi les vols à main armée ou les vols de voitures. Pour les crimes, en revanche, c’est mission impossible, car ils sont commis généralement de manière impulsive, irrationnelle. Voilà pourquoi le film Minority Report va rester du domaine de la science-fcition, pendant encore longtemps.