Il ne s'en est pas caché. Le mouvement anti-islam Pegida ("Patriotes européens contre l'islamisation de l'Occident") aimerait surfer sur les attaques terroristes en France pour attirer encore plus de monde à ses manifestations hebdomadaires. Il y en aura une ce soir à Dresde, et les organisateurs ont demandé aux participants de porter un brassard noir en signe de soutien aux victimes.
Une tentative de récupération qui scandalise des caricaturistes français ou francophones. Hier, dans les rues de Dresde, ils ont distribué un tract pour dénoncer, avec des dessins, l'attitude de Pegida. "Nous, dessinateurs français et francophone, sommes horrifiés par l'assassinat de nos amis. Et nous éprouvons du dégout de voir l'extrême-droite essayer d'instrumentaliser leurs morts pour servir ses propres objectifs", dit le document.
L'un des caricatures qui accompagnent ce texte est explicite, Pegida est comparé à une hyène assoiffée de sang:
Un autre dessin aborde la résurgence d'un discours décomplexé sur l'islam et les immigrés en Allemagne, dont Pegida est devenu aujourd'hui le symbole:
Pegida a rassemblé la semaine dernière plus de 18000 personnes dans les rues de Dresde. Mais il y avait aussi, selon la mairie, 35000 personnes samedi dans les rues de la ville pour participer à un rassemblement pour la tolérance.