L’addiction aux téléphones portables.

 

 

Tout d’abord, quelques chiffres :

Le site Gartner.com, (Recherche et Conseil en Technologie de l’Information), estime à 425,8 millions le nombre de téléphones mobiles vendus dans le monde, en hausse de 0,7% comparé aux ventes du premier trimestre 2012 qui s'élevaient à 419 millions d'unités.

5,1 milliards d’individus, (sur 6,8 milliards dans le monde), possèdent au moins un téléphone portable. (C’est plus que de personnes possédant une brosse à dents !). Si ce développement a révolutionné les communications à l’échelle mondiale, il a aussi un impact sur les comportements individuels. Parmi les effets délétères pointés par plusieurs enquêtes : les phénomènes d’addiction aux smartphones qui prennent de l’ampleur.

Hight Tech Web a mis en ligne une étude qui nous apprend que 60% des utilisateurs de téléphone portable dorment avec leur terminal, et que 15% d’entre eux auraient même interrompu des ébats amoureux pour répondre au téléphone. Mariano CHOLIZ, Psychologue spécialiste des addictions à Valence, (Espagne), nous explique dans un rapport sur les addictions publié en 2010 que «les symptômes caractéristiques de la dépendance sont les suivants : utilisation excessive, qui se manifeste à la fois par un coût économique important et de nombreux messages et appels passés, problèmes avec les parents du fait de l’utilisation excessive, une interférence avec les autres activités, scolaires ou personnelles, une montée progressive du temps d’utilisation du téléphone mobile pour obtenir un même niveau de satisfaction, le besoin exprimé de remplacer l’appareil par le nouveau modèle apparu sur le marché et une altération émotionnelle lorsque cette utilisation est entravée»… Une définition finalement assez proche des addictions avec produits.

De plus, le téléphone portable brouille la limite, auparavant assez imperméable, entre vie professionnelle et vie privée, notamment en période de vacances. Certains lui reprochent de créer un sentiment d'urgence et d'impatience artificiel, parasitant la hiérarchie entre ce qui est important et ce qui ne l'est pas. La nécessité induite par les portables d’être joignable partout et à n’importe quelle heure du jour et de la nuit peut donner, in fine, le sentiment d’entraver les libertés individuelles.

L’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire explique : «La disponibilité continue des individus, dans l’espace et dans le temps, a des conséquences sur l’addiction, le stress, les troubles du sommeil et la dépression notamment». Anecdotique peut-être, mais révélateur certainement, 40% des individus répondent au téléphone lorsqu’ils sont aux toilettes ou encore 64% dorment avec celui-ci à côté.

Sans oublier les risques liés à l’utilisation du portable en voiture, (qui n’a jamais répondu à un appel ou lu un SMS en conduisant…?).