La prévention par l’émotion et le mensonge… ?

Oui Camel est touchant, oui les ados sont touchés, mais la finalité autorise-t-elle d’utiliser des arguments qui sont erronés ? Doit-on pour prévenir nos jeunes passer par la peur et le mensonge ? Non, Camel, ce n’est pas le shit qui vous a amené à l’héroïne ! Vous y seriez allé malgré tout et surtout avant tout. Non, le cannabis ne rend pas psychotique, tout au plus, il déclenche des schizophrénies latentes qui auraient malheureusement vu le jour tôt ou tard !

«Plus de 40% des jeunes ont expérimenté le cannabis» ! Mais les hôpitaux psychiatriques devraient déborder de jeunes psychotiques après avoir fumé ! La prévalence de cette pathologie n’a pas évolué dans nos sociétés alors que la consommation de cannabis a flambé ces 10 dernières années ! Cherchez l’erreur…

Cette intervention me touche bien évidemment, Camel livre une expérience de vie extrêmement violente et douloureuse. Mais c’est comme amener des chauffards dans un centre de rééducation où ils rencontreront des paras et tétraplégiques victimes d’accidents de la route… Mais après ? Après, ils lèveront le pied sur 20, 30 kms… tout au plus quelques jours ? Puis pousseront ensuite leurs bolides jusqu’aux limites de la rupture car c’est précisément ces limites qui les excitent !

Non, la prévention chez les ados ne passe pas par l’exemple, que ce soit l’exemplarité de parents non consommateurs et répétant sans cesse le message de l’interdit, ou "l’exemplarité" du «toxicomane junkie» qui va montrer ses bras suppliciés par les injections, sa vie et ses galères de «tox». Oui, je sais, par où passe-t-elle alors ? Je n’ai pas de vérité absolue, de criante évidence comme peuvent avoir certains partisans de la prévention chez les ados. Je m’interroge, me questionne, je doute souvent…, mais je repasse, promis, pour vous parler de ma vision de cette prévention .