Il est désormais fréquent de rencontrer au cours des consultations addictologiques l’association d’alcool et de boissons énergisantes dans la population adolescente ou chez les jeunes adultes.
Commercialisées en France depuis 2008, ces sodas contiennent, entres autres, des produits stimulants tels que la caféine, la taurine, certaines vitamines... L’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, (A.N.S.E.S.), a publié une Évaluation des risques liés à la consommation de boissons dites énergisantes en septembre 2013. Outre différents risques incitant à une consommation modérée, elle a adressé un message plus particulier à destination des enfants et adolescents.
Voir le rapport complet, sur :
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Sauf que… ! Les adolescents aiment flirter avec les limites… et transgresser les interdits. Ils vont, pour la plupart, ignorer les messages de prévention. Bien au contraire, ils vont même se servir des informations qu’ils véhiculent ! Connaissant les effets stimulants de ces sodas, ils vont les associer à l’alcool pour «tenir plus», dépasser leurs propres limites, se lancer des paris fous…, allant jusqu’à absorber des quantités massives d’alcool.
Le message initial de mise en garde devient alors totalement contreproductif : «Combien de verres vais-je pouvoir avaler avant de m’effondrer ?».
Nos services d’urgence hospitaliers voient arriver chaque week-end des jeunes de 14 ou 15 ans en coma éthylique, parfois à l’issue fatale. Tout aussi grave, l’augmentation de ces quantités absorbées va parfois favoriser l’installation d’une dépendance corporelle plus rapide. Buvant plus, ils vont insidieusement devoir, par l’effet de tolérance surajouté, augmenter le nombre de verres pour avoir les mêmes effets…, amenant nos jeunes les plus fragiles à l’installation d’une addiction, sans parler des conséquences délétères sur leur cerveau encore en processus de maturité.