Des loyers vraiment encadrés ?


A Paris, depuis un an, les loyers sont plafonnés. Mais il nous a fallu cinq minutes pour trouver une annonce qui dépasse le plafond. Par exemple, un studio meublé de 20 mètres carrés pour 1075 euros par mois. Le loyer maximum autorisé pour ce logement, calculé sur le site du gouvernement, est de 722 euros. La propriétaire en demande 1075 euros. Pour expliquer son dépassement de loyer, la propriétaire a un argument choc : une douche hydromassante.  A priori, cette propriétaire abuse. Mais elle profite d’une loi plutôt vague qui l’autorise à dépasser le plafond avec un complément de loyer. Selon le décret, disponible en bas de l'article : « l’application d’un complément de loyer peut être justifié par des caractéristiques de localisation ou de confort d'un logement”. Quand on parle de confort, on imaginait plutôt terrasse ou vue sur la tour Eiffel, pas vraiment de douche hydromassante.

Combien sont les propriétaires à gonfler leur loyer ?

Une entreprise spécialisée en conseil immobilier a vérifié 15 000 annonces d'agences immobilières, à Paris, de janvier à octobre 2016. Résultat : à Paris, 29% des annonces dépassent le plafond. Soit 4500 annonces. Mais qui contrôle ? Une commission de conciliation est censée faire respecter la loi. Mais seuls les locataires peuvent la saisir. Alors pour notre studio et sa “spectaculaire” douche hydromassante, la responsable ne peut pas faire grand chose : “Effectivement, il n'y a pas contrôle de l’encadrement des loyers”, reconnaît Sophia Bouzid, responsable du secrétariat de la commission de conciliation. Contacté le ministère du logement se félicite d’une loi qui depuis un an, à Paris a ralenti la hausse des loyers. Quant à ce complément de loyer et à notre incroyable douche hydromassante, le ministère le reconnait, la loi est insuffisante.

Publié par L’Œil du 20 heures / Catégories : Non classé