Nous avons soumis le thème "Le journalisme d'investigation : Comment faire face aux pressions?" à notre réseau de « Guetteurs », environ deux cents téléspectateurs, avec lesquels nous avons des liens réguliers. Voici quelques extraits de leur verbatim
« Excellent sujet, bravo! Vive le journalisme d'investigation! Pour moi c'est le cœur du métier de journaliste. Ne pas seulement reproduire des dépêches, mais aller chercher les faits, faire ressortir les réalités et les responsabilités, finalement, aller chercher la vérité ou disons, une autre vérité que celle qu'on veut nous faire avaler...Je suis beaucoup plus réservée sur les émissions de journalisme d'investigation à la télévision ou se mêlent la mise en scène, le spectacle et la recherche du sensationnel. j'ai regardé Pièces à Conviction et j'ai trouvé que c'était beaucoup moins clinquant que Cash Investigation et fait sérieusement. Cependant je n'ai pas réussi à aller au bout…Pour moi l'investigation doit être conduite sérieusement, honnêtement, pas en essayant de montrer à tout prix quelque chose qui a été décidé avant avant. Le journalisme d'investigation doit conduire à un résultat, de l'information, pas à un spectacle. Finalement, je crois que je préfère la presse écrite pour ce genre de choses...Et un coup de chapeau à un média qui, en particulier son dirigeant, a plutôt le don de m'insupporter, Médiapart, pour son travail dans l'affaire Cahuzac » S.M.
«J'apprécie ce genre de journalisme qui est l'honneur de cette profession. Et c'est particulièrement le devoir du Service Public (de par sa nature moins lié aux pouvoirs économiques) de révéler à tous ce que l'information 'normale' ne nous révèle pas ou essaie même de nous cacher. Mais, car il y a toujours un mais, je n'aime pas les journalistes qui se transforment en procureurs. C'est une question de ton. Un journaliste doit rester un journaliste et ne jamais devenir un juge. Je pense que le lecteur/auditeur/téléspectateur moyen comprend aussi bien avec une annonce du type : Monsieur X refuse de répondre, l'entreprise Y ne veut pas communiquer sur ce sujet. Le citoyen en tire de lui-même ses conclusions. Notre société est déjà suffisamment violente, évitons d'en faire trop ! Merci de m'avoir lu. » Alain F.
« J’ai regardé avec plaisir Cash Investigation et Pièces à Conviction qui sort, agréablement du train train de France 3. J'écoute, maintenant, avec une oreille différente la campagne de publicité du Crédit Mutuel, qui tourne beaucoup sur les radios. Le numéro de Cash Investigation sur les données personnelles était un des meilleurs de la série » Nadine D.
« Soirée passionnante avec pièces à conviction. Moi je suis au crédit Mutuel, demain je prends le pseudo de JP Sartre et mon code compte sera : LA NAUSEE. Et je pense au travail admirable de ces journalistes, mais j’ai peur, j’ai peur aussi pour les lanceurs d’alertes. Je sais que l’investigation est menacée. On cherche à remettre en cause le secret des sources entre autre...» J2M.
« A l'heure où tout le monde peut être lanceur d'alerte que ce soit via des documents ou des vidéos, le journaliste doit mettre en avant encore plus son professionnalisme et son éthique et montrer en quoi il peut se différencier du citoyen lambda. En effet, si la confiance des médias est remise en cause c'est que certains journalistes bafouent certaines règles. C'est en cela que le journalisme d'investigation peut redonner confiance dans les médias » Muriel F.
« Pour moi le journalisme d'investigation ne peut avoir sa place que sur le service public. En effet, les chaines privées font la part belle à la publicité et il est rare de voir des sujets sensibles remettant en cause une marque ou un groupe important. On se souvient de M6 qui avait censuré un documentaire il y a quelques années sur les fast-food et dernièrement le PDG de Canal+ sur le Crédit Mutuel. De plus, le service public doit se différencier par sa déontologie, son professionnalisme et sa pédagogie dans les sujets traités. Je pense aux émissions comme "Cash Investigation", "Envoyé Spécial". Il en est de même pour la presse en ligne ( "Arrêt sur Images" et "Médiapart)". C'est pour moi du journalisme au sens noble du terme. Ils ne font pas qu'informer, ils se battent pour des valeurs dont la liberté de la presse. Sincères salutations” Muriel M.
«Vous savez le niveau de précision que j'attends de l'information issue des médias de service public. Ce sont les seuls médias auxquels notre société peut donner le temps de l'investigation, pour chercher ce qu'il est d'intérêt public de porter à notre connaissance en se donnant le temps de la vérification…Notre pays a la chance de disposer de médias publics indépendants. C'est un luxe, au regard de bien des pays où ils sont synonymes de propagande. Alors oui je souhaite une information qui stimule notre intelligence, qui l'enrichisse aussi » Didier L.
« J'aime beaucoup regarder les émissions d'investigation. Elles sont en général instructives, elles abordent des sujets intéressants et nous ouvrent les portes de secteurs inconnus. Pour autant je ne pense pas que ce type d'émissions puissent nous redonner une confiance totale vis à vis des médias. Et surtout vis à vis des JT toutes chaînes confondues.Il est nécessaire d'avoir des émissions d'investigations, et ce malgré les pressions que doivent subir les journalistes et les chaînes. Le dernier exemple du sujet sur le Crédit Mutuel est édifiant par rapport à la pression et au véto d'un dirigeant de chaîne. Heureusement que France 3 a accepté de diffuser cette enquête, cela nous a prouvé que France Télévisions conserve encore une certaine indépendance. Maintenant pourquoi les diffusions de ces émissions sont-elles très souvent en 2ème partie de soirée, les chaînes ont-elles peur de perdre de l'audience ? » Sophie B.
« Les émissions telles que "Cash Investigation " et "Pièces à Conviction" sont très utiles… je dirais même d'utilité publique. Je regarde toujours avec beaucoup d'intérêt. Cela permet de mieux comprendre toutes les situations et les "dessous" de certaines affaires, et peut être même de mettre un frein à certaines pratiques. Il faut rendre hommage aux journalistes qui font ce travail, car ils sont souvent malmenés, lorsqu'ils posent des "vraies" questions"...Rien que le comportement et l'embarras des personnes interrogées sont de bons tests pour comprendre que les questions posées "dérangent"!...Je voudrais citer le cas du MEDIATOR, il aura fallu beaucoup d'énergie pendant des années pour arriver à une condamnation de Servier. L'enquête menée par les journalistes d'investigation a permis de mettre "ce cas" au grand jour…» Liliane S.
« La première chose qui me vient à l'esprit, c'est que tout journaliste a, de fait, un travail d'investigation; c'est la base même de son métier, qui est de chercher des informations pour les communiquer au public. On peut dire peut être que certains journalistes " investiguent " plus que d'autres .Personnellement, je pense que l'investigation à outrance est une arme à double tranchant: elle permet souvent de lever le voile sur des " affaires " ou " scandales " divers, mais aussi elle contribue à mettre à jour les dérives de notre société. Il vaut mieux savoir que ne pas savoir: surement, et c'est à mettre aux crédit des journalistes qui souvent vont soulever des "affaires " qui dérangent le pouvoir en place .Mais, il faut être prudent, car certaines investigations peuvent aussi être commanditées par le pouvoir en place :" informer n'est pas un délit " mais informer pour nuire ou pour déstabiliser est malhonnête" Patrick E.