Je suis née en 1987, l'année du trentième anniversaire du Traité de Rome. J'appartiens à la fameuse génération de L'Auberge espagnole. J'ai grandi avec l'Union européenne, dépensant mes tout premiers euros pour acheter un pack de "Despé" à la sortie du collège, et passé un an de mes études supérieures à Madrid.
Lors des prochaines élections européennes – le 25 mai en France, un seul tour, scrutin à la proportionnelle, notez-le – des centaines de milliers d'Européens dans 28 pays vont voter contre "Bruxelles" et envoyer au Parlement européen des députés qui veulent le démantèlement de l'Union européenne, accusée de tous les maux. J'ai eu envie de comprendre leurs raisons. Que reprochent-ils à l'Europe ? Comment l'UE a-t-elle réussi à se faire détester de nombre de ses citoyens ?
Selon les pays, ce rejet, souvent porté par les extrêmes, s'ancre d'un côté ou de l'autre de l'échiquier politique. A l'extrême gauche, on veut mettre fin à l'Europe libérale, celle de l'austérité, pour la rebâtir par la base contre le capitalisme. A l'extrême droite, on prône sa destruction au profit de l'Etat-nation et de sa souveraineté. Toutes les rhétoriques existent.
Nous avons décidé de rester à droite de cet échiquier politique européen et d'aller à la rencontre des nationalistes, régionalistes, conservateurs modérés ou virulents, tous populistes qui en veulent à "Bruxelles". Ce blog vous rendra compte des rencontres et des meetings d'un "Eurosceptic Tour" qui passe par la Finlande, le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Italie et la Hongrie. Cinq pays où les partisans des "Vrais Finlandais", de l'Ukip, de l'Alternative Für Deutschland, de la Ligue du Nord et du Jobbik attendent beaucoup de ce scrutin.