22 Mar

Disquaire Day 2019 : rendez-vous le 13 avril pour la fête du vinyle

Le vinyle, c’est une affaire qui tourne. Depuis son retour sur le devant des bacs, les disquaires indépendants ont repris du poil de la bête et creusé leur sillon. En huit ans, leur nombre aurait doublé en France. De quoi donner des envies de faire la fête. Ça tombe bien, le 13 avril c’est le Disquaire Day. Vinyles collectors, dédicaces, showcases, DJ sets sont au programme…

@ MAxPPP – Thierry Gachon

De 3000 dans les années 70, le nombre de disquaires indépendants est tombé à 200 en 2010 avant de remonter à 334 en 2017 (sources Ministère de la Culture) et aux alentours de 400 aujourd’hui. Ce renouveau est bien entendu dû au regain d’intérêt pour le vinyle, 4 millions d’unités en 2018, 20% du marché physique, et aux différentes actions menées comme le Disquaire Day dont la première édition eut lieu en 2011.

L’édition 2019 qui se tiendra le 13 avril fédère 200 disquaires disséminés dans 90 villes de France. Au programme : des vinyles en édition limitée (plus de deux cents références par an) mais aussi des dédicaces, des showcases, des DJ sets, des Disquaires Day Night…

Dans les Pays de la Loire, Nantes, Angers, Le Mans participent à l’opération avec un total de 13 disquaires. Culture Bar Bars proposera de son côté différents événements, expos, ventes, concerts…

Parmi les vinyles collectors proposés cette année : The Rolling Stones – Through The Past, Darkly (Big Hits Vol.2), Johnny Cash – Best Of – I Got Stripes, Gorillaz – The Fall, Ennio Morricone – La Stagione Dei Sensi (Original Motion Picture Soundtrack), David Bowie – Pin Ups (2015 Remastered Version) ou encore Charlie Parker – Charlie Parker With Strings: The Alternate Takes.

Eric Guillaud

Plus d’infos ici. Toutes les références là

08 Mar

Faites chauffer les platines. L’album du vendredi: CollectiV de Jim Jones and The Righteous Mind

Avant 2014, il ne se séparait jamais de sa Revue, Jim Jones parcourt aujourd’hui les scènes d’Angleterre et d’ailleurs avec The Righteous Mind. Un deuxième album vient de sortir et ça déménage sécos…

The Jim Jones Revue a toujours bien fonctionné en France, peut-être même plus qu’en Angleterre. C’est en tout cas ce que déclarait Jim Jones dans une interview donnée au site route66 en 2009 : « J’estime que c’est de la France que le “Buzz” a démarré. Depuis que nous avons joué ici pour la première fois, notre carrière connaît une ascension fulgurante. Partout où nous passons il y a beaucoup de monde. Je trouve que les gens connaissent vraiment bien la musique dans ce pays, ils la comprennent immédiatement et en ont une idée exacte. Il y a une grande histoire entre ce pays et le Rock’n’roll. Ils n’en connaissent pas que les origines… ».

Ce qui n’a pas empêché le groupe de se splitter en 2014. Aussitôt, Jim Jones a rebondi avec une nouvelle formation, Jim Jones and The Righteous Mind, qui vient de sortir un deuxième album prêt à envahir nos ondes sonores d’un rock’n’roll garage bien lourd avec des rifs monstrueux dans la lignée d’un Jon Spencer Blues Explosion. Collectiv, c’est son nom, réunit dix titres qui ne peuvent que vous imprimer le cerveau et faire trembler les murs. À écouter assez fort !

Eric Guillaud

CollectiV, MaSonic Records

08 Fév

Faites chauffer les platines. L’album du vendredi : Not Easy To Cook de Cannibale

Mais qui sont ces gars-là ? Et d’où viennent-ils d’abord pour se faire appeler Cannibale et nous sortir un album aussi bariolé et baptisé Not Easy To Cook ? Faut-il avoir peur, se cacher derrière sa platine ? Réponse ici…

Pas de panique, Cannibale n’a pas encore mangé d’enfants. La première fois que j’ai entendu parler du groupe, c’était il y a une petite semaine à l’occasion de son passage en concert à Nantes, à la Maison de l’étudiant.

« Tu viens voir Cannibale ce soir ? », me lance une collègue. « Ca… quoi ? Cannibale ? Non, connaît pas… »

Évidemment, je n’y vais pas. Et puis je tombe sur l’album Not Easy To Cook chez mon disquaire préféré, l’écoute vite fait sur ma plateforme de streaming musical toute aussi préférée, et reste bouche bée. À l’heure de la normalisation rampante et du lissage général, Cannibale sait prendre des partis pris surprenants avec une musique rock garage tendance tropical, plutôt ensoleillée donc, en tout cas jamais glauque ou sanguinolente comme pourrait laisser entendre le nom de l’album associé au nom du groupe.

Bon, j’embarque l’album et l’écoute sur ma platine – toujours – préférée. Et franchement, là, je me dis qu’il y a de toute évidence du bon.

Mais les questions restent. Qui sont ces gars-là ? Et d’où viennent-ils d’abord?

De L’Aigle, oui, de L’Aigle, charmante commune de l’Orne, 8075 habitants, accessoirement commune de naissance de ma chérie (mais ça vous vous en moquez) et donc de ces cinq trublions, oui ils sont cinq, qui n’en sont pas à leur coup d’essai. Not Easy to Cook est leur deuxième album. On peut même dire qu’ils ont un peu de bouteille et beaucoup d’humour comme le montre ce clip…

C’est frais, c’est vert, bien relevé, signé chez Born Bad Records (JC Satan, Cheveu…), un bon petit plat en somme et une belle découverte, Cannibale vous attend maintenant pour sa release party à La Maroquinerie à Paris le 11 février… Sinon, tous les concerts du groupe sont ici, les news là.

Eric Guillaud

Not Easy To Cook. Cannibale (Born Bad Records)

01 Fév

Faites chauffer les platines. L’album du vendredi : l’indispensable Fever de Balthazar

Chez les Balthazar Monsieur, on sait rester élégant en toutes circonstances même quand on met des hyènes ou assimilées sur la pochette de son dernier album et qu’on le baptise Fever. Depuis Applause, son premier album, le groupe belge a su garder le cap d’un rock « too much class for the neighbourhood » comme auraient dit les Dogs. Montez le son…

Jinte Deprez et Maarten Devoldere © Athos Burez

Et c’est vrai qu’ils ont la classe nos rockeurs belges préférés, la classe belge peut-être, de cette classe qui a permis à Deus, Ghinzu, Girls in Hawaii ou encore et bien sûr Arno de venir grattouiller et pousser la chansonnette sur nos terres rock avec succès.

Balthazar, c’est d’abord une basse qui tacle en douceur, un son énorme mais avec finesse, délicatesse, classe. On y revient. Et puis c’est le chant bien sûr avec la voix sensuelle, chaude, de Maarten Devoldere, une voix qui glisse sur la batterie, le clavier, les guitares, le violon et vous emmène loin, très loin, un subtil mélange de Leonard Cohen et de Tom Waits, disent les spécialistes, une voix bien à lui surtout, reconnaissable entre toutes. C’est avec Rats, le deuxième album, que Balthazar décolle. Avec le troisième, Thin Wall, il reste en lévitation…

Et puis… et puis le groupe se met en sommeil ou en pause comme on veut. La violoniste quitte le navire. Chacun vaque à ses occupations, Jinte Deprez avec son projet J.Bernardt, Maarten Devoldere avec Warhaus. C’est beau, ça ressemble à du Balthazar mais ce n’est pas du Balthazar.

Est-ce la fin de l’aventure ? Trois albums et puis s’en va ? Le monde a tremblé mais…

« Ça a toujours été l’objectif de se regrouper pour faire un autre album. On a fait nos projets solos pour sortir d’une routine qui devenait dangereuse pour notre cohésion. Il y avait clairement un danger de devenir trop prévisibles vis-à-vis de nous-mêmes », déclare Jinte Deprez à Culturebox.  

Et finalement les revoili les revoilà avec Fever, 11 titres d’une énergie folle, à tomber par terre et se rouler sur la moquette, du Balthazar aux accents funk qui dit merde à la morosité, ne demande qu’à vous faire danser. On dit Fever inspiré par les expériences solo des deux membres historiques, c’est surtout la suite logique d’une belle aventure musicale avec des titres qui mettront d’accord les fans de la première heure rassurés par des titres comme Fever, et tous les petits nouveaux forcément conquis par Wrong vibration. La preuve, certaines dates de leur tournée européenne affichent d’ores et déjà complet. Rendez-vous à Lille le 24 mars, Paris le 25 mars, Montpellier le 29 mars, Mérignac le 2 avril, Nantes le 3 avril… La classe !

Eric Guillaud

Balthazar, Fever (Pias).

05 Mar

Starcrawler : un premier album qui transpire le rock!

Il est sorti il y a quelques semaines de l’autre côté de l’Atlantique, il vient de rejoindre les bacs de tous les bons disquaires de France. Et alors ? Une seule écoute suffit pour se rendre à l’évidence, le premier album des Californiens Starcrawler transpire le rock par tous les sillons et c’est bon !

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Vous allez me dire qu’il n’y a rien de neuf sous le soleil de LA. et je vous répondrais que vous avez en partie raison. Certes, ce quatuor n’a pas inventé le rock, il ne l’a même pas réinventé, mais il s’en est nourri jusqu’à plus faim pour en restituer l’essence même, l’énergie et la transgression, avec un but, continuer à le faire vivre.

L’album vient tout juste de sortir mais on entend parler du groupe depuis plusieurs mois déjà en des termes élogieux. Dans le Rock’n’Folk de ce mois de mars, à la question de connaître son dernier album acheté, Stéphane Saunier, créateur du mythique label havrais Closer Records et programmateur historique  de Canal+, répond : « Starcrawler. Je fais chier tout le monde avec ça. C’est des gamins de LA… Il n’y a rien de nouveau, mais ils le font bien. Il y a une énergie là-dedans. un gros paquet de couilles ».

Qui sont les Starcrawler ? Henri Cash à la guitare, Austin Smith à la batterie, Arrow de Wilde au chant et Tim Franco à la basse, des gamins qui n’ont pas ou peu dépassé les 20 ans et qui étaient encore à l’école il y a quelques mois. Enfin, quand ils n’étaient pas en tournée.

L’histoire du groupe commence au lycée par la rencontre entre Arrow de Wilde, la fille du groupe, et Henri Cash. Viendront les rejoindre Tim Franco et Austin Smith, des amis d’amis.

Dix titres qui sonnent la fin de la récré.

Deux années d’écriture, de répétions et de concerts principalement à LA où ils se font très vite remarquer et entourer d’une bande de fans addicts. Et puis arrive le premier album, dix titres qui sonnent la fin de la récré.

Sur scène, il y a du Cramps dans l’air mais aussi du Ozzy, du Iggy Pop et du Alice Cooper, dont la magnétique Arrow de Wide dit s’être largement inspirée pour son jeu. La chanteuse reconnaît aussi une fascination pour les troubles mentaux au point de les imiter sur scène et dans les clips (modzik).

Programmés aux Bains en octobre dernier, au Point Ephémère il y a quelques semaines, les Starcrawler seront de retour dans l’hexagone en juin pour le Download festival à Paris. En attendant, vous pouvez toujours écouter l’album et regarder leurs clips en boucle. We love LA…

Eric Guillaud

Starcrawler (Rough Trade)

17 Jan

Shame : le futur punk

Attention attention, toute écoute prolongée de l’album Songs of Praise du groupe anglais Shame pourrait vous provoquer quelques agacements musculaires, voire une folle envie d’en découdre avec votre arthrose. Ecartez les meubles et les enfants, un deux trois pogo…

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C’est le phénomène punk de l’année. Tout le monde en parle même le très sérieux Télérama qui évoque un album « empli d’une flamboyante énergie punk » , c’est dire ! Shame, c’est qui c’est quoi ? C’est une jeune, très jeune, bande de Londoniens, issue du quartier de Brixton pour les connaisseurs, cinq gamins de 20 ans pas plus qui ont ingurgité tout ce qui s’est fait de bien en matière de rock’n’roll pour en recracher un bel album sous les couleurs de l’excellent label américain Dead Oceans, dix titres aussi énervés qu’essentiels et une pochette décalée, tellement paisible.

Dix titres et rien à jeter avec l’eau du bain ! Songs of praise se bonifie même au fil des écoutes. Rien à jeter donc et quelques morceaux comme Concrete, One Rizla, Tasteless, Donk ou Angie qui devraient permettre à Shame de rejoindre rapidement le panthéon du rock sans passer par la case « on est un groupe de jeunes qui débute et qui galère ».

Preuve en est le calendrier, pas celui offert avec le vinyle et sur lequel ont été annotés les événements marquants de l’année 2018, à savoir la date de sortie de l’album le 3 janvier et les anniversaires des cinq membres du groupe, mais le calendrier de la tournée qui débute le 16 février et va les emmener illico presto de l’autre côté de l’Atlantique pour plus d’un mois de concerts, une vingtaine en tout. Ils y croiseront des groupes qui pourraient bien être aussi le futur du rock tels que Protomartyr ou Snail Mail. Après les États-Unis, retour au bercail, enfin presque, au Royaume-Uni tout d’abord, puis en Norvège, en Autriche… et en France à Bordeaux le 17 mai, Lille le 20 mai.

Mais que raconte ce premier album qui cumule les bons points, l’énergie de la jeunesse et une certaine maturité dans les arrangements ? L’amour, la mort, les rencontres, les lieux qui les ont inspiré, Brixton bien sûr, la société, la vie quoi, leur vie, enfin le tout début de leur vie.

Côté influences musicales, certains reconnaîtront dans leur style un peu d’Oasis, un peu de Clash pour les concerts fougueux, un peu de Parquet Courts (Friction), un peu de Fall, de Stooges… et beaucoup d’eux-mêmes, de ce qu’ils ont appris en trois petites années, oui, seulement, mais trois petites années intenses, faites de répétitions dans une cave de Brixton, de concerts mémorables et de travail en studio. Pour eux, le futur c’est maintenant!

Eric Guillaud

Songs of praise (Dead Oceans)

23 Nov

Guilty Species : l’hypnotique quatrième album de Jessica93 dans les bacs

Inutile de vous fatiguer à taper 3615 sur le clavier de votre ordinateur pour le dénicher, Jessica93 n’a pas grand chose à voir avec les fameux services du feu Minitel rose même si son dernier album Guilty Species a forcément un petit quelque chose de « sex, drugs & rock’n’roll »…

© Philippe Levy

© Philippe Levy

« Sex, drugs & rock’n’roll ». Voilà bien un cliché qui le fait toujours marrer et en même temps l’inspire. Car si son nouvel album parle de l’humain, cette espèce coupable, guilty Species en anglais, c’est finalement pour mieux parler de ce qui nous amuse dans la vie. Mais ce qui étonne à la première écoute de l’album, c’est sa proximité avec Pornography des Cure, une proximité qui s’affirme par les rythmes hypnotiques, les guitares incandescentes, la voix sous effet de Geoffroy Laporte aka Jessica93, plus largement par l’esprit et l’énergie qui s’en dégagent.

Punk is not dead

Geoffroy Laporte déteste qu’on le compare, qu’on lui cherche des influences, mais c’est un fait, impossible d’écouter Guilty Species sans penser à cet album de Robert Smith et de sa bande, un retour brutal de quelques 35 années en arrière –  aïe ça pique! – mais un retour à la meilleure époque du rock finalement, quand les groupes punk en avaient rien à faire de leurs aînés – et de la bienséance – et cherchaient à explorer de nouvelles voies plutôt que de copier ce qui s’était déjà fait mille fois.

Et c’est vrai qu’il est un peu dans cet esprit-là Geoffroy Laporte, avec des influences certes, mais surtout avec cette envie folle d’avancer là où il a décidé d’avancer, incapable de s’insérer dans le monde bien comme il faut, de se résoudre à une vie ordinaire avec femme, enfants, maison, voiture, chats et chien, mais capable de passer deux ans de sa vie à travailler sur un album seul dans son coin, sans se prendre la tête avec le temps et l’argent, de faire la musique qui lui plait vraiment, parfois sur des instruments à deux balles, et peu importe des ressemblances éventuelles, puis à de l’enregistrer seul ou presque dans un studio qu’il connait bien pour y avoir déjà enregistré ses albums précédents, en analogique s’il vous plait, rien que pour le plaisir d’obtenir « un grain mortel », comme il dit, un son de caractère qui va forcément faire son petit effet sur nos platines vinyles.

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Faites chauffer les courroies !

Une écoute, deux, trois, quatre… On ne s’en lasse pas de ce nouvel opus du Parisien. Guilty Species a en effet du caractère, un fichu caractère même, huit morceaux qui respirent le rock’n’roll, le sexe, l’urgence de la vie, et parmi eux quelques morceaux dignes de tourner en boucle dans nos têtes un sacré bon moment comme R.I.P. in Peace ou Anti Cafard 2000.

Côté artwork, le vinyle est assez sobre, une photo floue de la bouche d’une amie aujourd’hui disparue, Julia Judet, à qui l’album est d’ailleurs dédié, pas de nom sur la pochette, quelques photos visiblement assez anciennes à l’intérieur et les paroles, oui, toutes les paroles pour vos soirées karaoké.

Si vous voulez en savoir un peu plus sur Jessica93, je vous conseille vivement sa longue, très longue, interview accordée au site metalorgie.com. C’est disponible ici.

Eric Guillaud

Guilty Species (Teenage Menopause / Music Fear Satan)

19 Nov

Istanbul is sleepy : le nouvel EP de The Limiñanas

Tout beau tout chaud, le nouveau Limiñanas vient de rejoindre les bacs de nos disquaires préférés. Aucun nom sur la pochette mais l’artwork signé Thierry Guitard suffit à lui-seul pour le repérer…IMG_1429

Un an et demi après l’excellent album Malamore et une belle tournée à travers la France et ailleurs, notamment en Australie, The Limiñanas nous revient avec quatre titres éclaireurs d’un album annoncé pour le 26 janvier 2018.

En attendant, voici de quoi patienter dans la joie, la bonne humeur et en belle compagnie. Outre la famille Limiñana, Marie et Lionel, l’album compte une petite poignée d’invités de marque à commencer par Emmanuelle Seigner, oui oui, qui chante sur le titre Shadow People et Anton Newcombe, leader du groupe de rock psychédélique The Brian Jonestown Massacre, qui pour sa part chante et joue notamment de la guitare sur Istanbul is Sleepy.

Et ce n’est pas fini ! Le dandy rock Bertrand Belin, le groupe australien The Pink Tiles et la charmante Nika leeflang, qui accompagnait les Limiñanas en tournée, sont aussi venus prêtés main forte.

Pour le reste, rien n’a changé, la musique des Limiñanas est toujours un doux mélange d’influences, du rock garage psychédélique avec des accents gasbourgiens évidents, des petites touches velvetiennes, un esprit 60’s qui donne envie de se rhabiller en Mods et quelques influences cinématographiques. « De la musique bricolée à la maison par deux fondus de garage punk des années soixante et de musique tordue française. Saupoudrée d’influences catalanes et pieds-noirs espagnoles », nous déclarait Lionel dans une interview en mai 2016.

On attend l’album avec une certaine impatience pour ne pas dire une radicale nervosité.

Eric Guillaud

Istambul is sleepy (Because Music)

06 Oct

Get Born : le premier album du groupe australien Jet réédité

Bon, autant l’avouer tout de suite, je ne connaissais absolument rien de ce groupe jusqu’à la découverte du vinyle Get Born chez mon libraire préféré. Une pochette qui attire l’œil, un look seventies et une musique qui titille les écoutilles. Allez hop, un petit sms à mon banquier qui m’accorde généreusement un prêt de quinze euros et direction la platine la plus proche…

Et elle n’en revient pas la platine. Comme si on lui avait injecté un sérum anti-âge, mieux une potion magique pour remonter le temps, de quoi décrasser la tête de lecture et soulever la couche de poussière des haut parleurs pour l’éternité ou presque…

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Pendant que le vinyle tourne à plein régime, je décide de jeter un œil vite fait sur internet pour y apprendre la base de l’essentiel, le début du commencement. Jet c’est qui c’est quoi ?

Jet est né en 2001 du côté de Melbourne et flirte question influences avec les Beatles, les Sex Pistols, les Kinks, AC/DC, Iggy Pop ou encore les Rolling Stones, bref que du bon, du très bon, un panel rock assez large qui donne effectivement à l’album une couleur générale singulière.

Et d’apprendre que le vinyle Get Born – dont je tiens la pochette entre mes petites mains fébriles – n’est pas une nouveauté mais la réédition d’un album sorti en 2003, qu’il s’agit tout simplement du premier album du groupe, qu’il en vendit plus de trois millions d’exemplaires à travers le monde, qu’il en signa deux autres avant de se splitter en 2012 et de finalement revenir aux affaires en 2016.

Pour ceux qui comme moi reviendraient d’un stage longue durée de ukulélé en Corée du Nord, Jet c’est ça…

Plus de 45 millions de vues sur YouTube, un single qui a fait le tour de la planète plusieurs fois et qui revient nous réchauffer l’atmosphère de quelques degrés avec 12 autres titres du même acabit. Get Born est un album rock, très rock, avec des riffs enragés, une énergie folle sur chaque morceau, une pépite en somme absolument essentielle dans une discothèque digne de ce nom. Et pour ceux qui auraient un banquier généreux, il se murmure que le deuxième album du groupe, Shine On, aurait lui aussi été réédité!

Eric Guillaud

Get Born (Rhino)

07 Sep

Mac DeMarco : un brin de folie ensoleillée

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Que faire d’un long dimanche de pluie, veille de rentrée scolaire? Déprimer sous sa couette ? Relire pour la dixième fois les douze dernières livraisons de Rock’n’Folk? Ou écouter le dernier opus de Mac DeMarco en boucle? Sans hésitation aucune, j’ai opté pour la dernière solution. Et finalement, ça m’a permis d’entrevoir quelques rayons de soleil…

Des rayons de soleil directement venus de Californie où notre trublion canadien a – après Brooklyn – élu domicile. Composé à la fois à New York et à Los Angeles, son nouvel album This Old Dog sorti en mai dernier offre un subtile mélange de sobriété et de folie douce, un album à la cool comme est régulièrement qualifié son géniteur.

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La pochette de l’album – j’ai opté pour le vinyle – en est l’illustration parfaite avec ce capharnaüm graphique comme on pourrait en gribouiller pendant un cours de maths soporifique ou une réunion de travail interminable et inutile, un capharnaüm signé Mac DeMarco où l’on peut en vrac distinguer les titres de l’album, des symboles du Yin et du Yang, un vieux chien, une niche, une guitare, quelques références à son déménagement, à ses amis, à son ampli, des symboles maçonniques… Pour le reste, la pochette de l’album est plutôt sobre, pas de paroles, pas de cahier photos, rien d’autre que l’essentiel.

Et l’essentiel, justement, c’est sur la galette que vous le trouverez car This Old Dog est un album généreux pour nombre de raisons dont celle-ci…

One Another mais aussi My Old Man, Still Beating, For The First time, One More Love Song, On The Level ou encore Moonlight On The River… Mac DeMarco nous balance treize titres qui  pourraient passer de prime abord pour des chansonnettes à reprendre en coeur en sirotant un lait fraise sous le soleil exactement. De prime abord seulement car à bien écouter et réécouter cet album, Mac DeMarco signe treize petites pépites aux mélodies lumineuses, aux arrangements subtiles et au chant gentiment nonchalant. Le chouchou des hipsters est un petit génie qui fait tout lui-même dans sa cuisine et enregistre au Jizz Jazz Studios, ne cherchez pas sur internet c’est aussi chez lui. Il faut dire que Mac DeMarco, qui se méfie de l’industrie du disque, cultive dans son jardin et donc sa cuisine une musique simple et surtout proche des gens.

Mac DeMarco, chanteur normal ? Oui, la normalité, la simplicité, la proximité sont pour lui la base même de sa musique. Et peut-être de sa vie. Preuve en est en tout cas le détachement, certains diront la nonchalance ou la déconnade permanente et potache, qu’il affiche dans ses clips et sur scène. Son dernier passage à La Route du Rock le 20 août dernier à Saint-Malo n’a pas dérogé à la règle qu’il s’est fixée…

Il est passé par ici, il repassera par là, Après La Route du Rock en août, Mac DeMarco sera de retour en Europe pour une tournée qui passera par Stereolux à Nantes le 13 novembre. Qu’on se le dise !

Eric Guillaud

This Old Dog (Captured Treacks)