20 Avr

Le Disquaire Day, c’est demain !

La huitième édition du Disquaire Day aura lieu samedi 21 avril partout en France. C’est la journée internationale des disquaires indépendants, c’est aussi la fête du vinyle avec cette année près de 200 références exclusivement vendues dans le réseau des 230 disquaires participants. Le magasin Exit Music for a Drink à Angers appartient à ce réseau. Denis Leroy et Olivier Quentin ont rencontré sa responsable Dahlia Mahot…

Plus d’infos sur le Disquaire Day ? C’est ici

19 Avr

INTERVIEW. Cachemire, le rock’n’roll made in Nantes

Ces quatre-là ont une obsession dans la vie : le rock’n’roll ! Et de fait, Freddy, Seb, Sven et Farid n’ont pas formé Cachemire en 2012 pour nous jouer des sérénades, des cantiques ou de la musique péruvienne. Leur truc à eux, c’est l’énergie, les décibels, les riffs endiablés, les basses qui bombardent, le rock quoi, le vrai. Ils sortent leur deuxième album Qui est la punk? début mai. Signe particulier :  ils chantent en français…

© François Crampon

Ils font du rock’n’roll et chantent en français ? Oui et ça ne risque pas de changer de si tôt. C’est leur marque de fabrique. Ça tombe bien parce qu’ils ont des choses à raconter. Ils vous le prouveront dès samedi 21 avril à la Barakason à Rezé où ils donneront un concert avec Archimède, concert malheureusement complet. Mais pas d’affolement, d’autres dates se profilent notamment dans la région.

En attendant de les retrouver tous sur scène, Freddy, guitariste et chanteur, nous a accordé quelques minutes pour nous parler du groupe, de l’album, de l’actu, de la bière et même des brebis égarées…

Six ans d’existence, bientôt deux albums, pas mal de concerts, des clips survoltés, une participation exceptionnelle de Dick Rivers et Didier Wampas à l’un d’entre eux. Tout va bien pour Cachemire ?

Freddy. Tout va bien, oui… et non ! On en veut toujours plus, encore et encore mais il faut avouer que cette aventure est extrêmement riche sur tous les plans ! Cachemire est une famille et c’est le pied d’avancer avec cette équipe. Ce projet est toujours en évolution, qu’est-ce que c’est bon ! Surtout que le meilleur reste à venir avec ce nouvel album.

Justement, comment vous sentez-vous à quelques jours de la sortie de ce deuxième album ? Plutôt calme et tranquille ou complètement nervous breakdown?

Freddy. Excités, surexcités ! Nous sommes très fiers de cet album qui nous ressemble à 200%. On a mis 2 ans à l’écrire, 2 ans comme des loups en cage qui ne demandent qu’à exprimer tout ça sur scène. Si Cachemire existe, c’est surtout pour le live… repartir sur la route à la rencontre du public, on attend que ça !

Qui est la punk ? est le titre de ce deuxième album. Mais qui est la personne en photo sur la pochette ? Une punk tardivement convertie ?

Freddy. Ce n’est pas une personne mais un personnage, une icône qui symbolise une génération. Mamy Germaine est le fil conducteur de cet album : protectrice, drôle, choquante, prévenante, etc… elle regarde le monde et nous le conte. C’est notre mamy à tous !

 

Pour ceux qui ne vous connaissent pas, ils sont très peu nombreux certes, vous faîte du rock’n’roll en français. Ce n’est pas un peu dépassé tout ça ?

Freddy. On fait ce que l’on aime et qui nous aiment nous suivent. Je ne pense pas qu’un style (musical, vestimentaire ou autre) soit dépassé s’il est fait avec sincérité et passion.

Quelles sont vos influences directes ?

Freddy. L’actualité… On bouffe de l’info et la musique se compose toute seule. Cela dit raisonnent dans nos têtes des titres de The Hives, des Stones, des Ramones, de Téléphone, Serges Gainsbourg, Richard Gotainer par exemple.

On dit de certaines personnes qu’il vaut mieux les avoir en photo qu’à table. Et vous ? Mieux vaut vous entendre en album qu’en concert ou l’inverse ?

Freddy. Les 2 ! Les textes en français vous imposent une bonne bière assis dans un fauteuil le livret à la main. Le son est fait pour le live ! Chaque concert est unique, j’adore l’interaction avec le public et introduire les morceaux en fonction de l’actu du moment.

On l’a entendu dans votre album précédent, on l’entend dans celui-ci, chanter en français vous permet d’aborder l’actu du monde, de dénoncer ou de réagir à certains événements. Quelle actu vous inspire, vous révolte ou vous fait marrer en ce moment ?

Freddy. La robotisation du monde liée à la politique et la religion… On (les médias) nous montre ce qui fait vendre, ça marche, ça devient presque crédible et ça fait peur ! Tous ces sujets m’inspirent, me révoltent ou me font marrer. Nous sommes plus dans le second degré que la révolution anarchique avec Cachemire mais l’humour permet de piquer des zones sensibles aussi.

On vous dit aussi brasseur, c’est quoi cette histoire ?

Freddy.  La bière se vend beaucoup plus que les CD aujourd’hui, on est d’accord ? Alors on s’est dit que ce breuvage pouvait diffuser notre musique d’une autre manière. Le streaming légal ou illégal (je ne fais pas trop de différence vu ce que les artistes gagnent financièrement) incite le public à n’écouter que LE single du groupe. C’est une culture du tube qui détruit la créativité. En achetant un pack de Fuck! Baby, 5 titres de Cachemire sont offerts. Ça permet d’en écouter plus ! On s’invite chez les gens… buveurs de bonne bière.

Cela dit , nous ne sommes pas brasseur. La brasserie Mélusine à Chambretaud le fait pour nous et le fait très bien ! Nous nous sommes liés d’amitié avec Laurent Boiteau (PDG de Mélusine) et on avance ensemble sur ce projet. Ça sera peut-être notre futur Eddy Barclay, qui sait ?

Si je vous laisse le choix entre jouer du rock’n’roll toute votre vie et tout abandonner pour élever des brebis à Notre Dame des Landes, vous choisissez quoi ?

Freddy. Elever (que dis-je ? Eduquer) des brebis et leur faire (re-faire) apprécier le rock’n’roll pour la vie.

Merci Freddy, merci Cachemire

Propos recueillis par Eric Guillaud le 18 avril 2018. Plus d’infos sur le groupe ici. Cachemire sera en concert le 21 avril à Rezé (complet), le 19 mai à Gesvres, le 26 mai à Prinquiau, le 9 juin à Mont-de-Marsan, le 16 juin à Nantes, le 23 juin à Les Moutiers, le 7 juillet à Coux-et-Bigaroque, le 14 juillet à Guérande…

06 Avr

NOUVEL ALBUM. The Blind Suns prend le large !

Il n’y a pas que les éoliennes à être offshore dans notre région, le nouvel album du groupe angevin The Blind Suns, dans les bacs le 20 avril, nous entraîne vers des rivages lointains pour un déferlement de rock’n’surf revigorant. Interview…

Pour faire branchés dans vos prochaines soirées, ne dites plus « j’adore les Scarlet » mais dites « I love The Blind Suns« . De ces deux projets lancés par le duo de choc Dorota Kuszewska / Romain Lejeune, le deuxième a définitivement pris l’ascendant. On y trouve le même esprit rock, garage pour Scartlet, surf et psyché pour The Blind Suns, mais surtout une identique puissance créatrice qui ne s’arrête pas à la musique. Photos, clips, pochette d’albums… rien n’est laissé au hasard. Le signe d’un grand groupe.

Avant que son actualité ne prenne un sérieux coup d’accélérateur avec la sortie du magnifique album offshore le 20 avril et le début d’une tournée française, nous avions quelques petites questions à poser au groupe. C’est la chanteuse d’origine polonaise Dorota qui s’y est collée… un peu jetlaguée.

Bonjour Dorota, vous revenez des Etats-Unis, notamment d’Austin où se tenait le festival SXSW. Comment se sont déroulés ces quelques jours et notamment les concerts que vous avez pu y donner ?

Dorota. Austin est devenue notre nouvelle ville d’adoption, c’est déjà la quatrième fois qu’on s’y produit dont la troisième fois de suite au festival SXSW. Il y a un public national et international qui s’y déplace mais on commence surtout à avoir une belle reconnaissance locale, autant côté public que musiciens et médias/pro locaux, c’est vraiment top. On sent beaucoup de bienveillance à l’égard de notre projet là-bas. On a hâte d’y retourner encore et encore.

La revue Hot Press vous a qualifié de groupe le plus sexy du SXSW 2018. Ça doit faire plaisir non ?

Dorota. Clairement. L’année dernière, on avait déjà eu de supers papiers, comme dans le magazine revue.ca par exemple. Cette année on aura, je l’espère, beaucoup de chroniques suite au festival car on a eu de supers retours après les concerts.

Avez-vous eu le temps de découvrir d’autres groupes ? De faire des rencontres ?

Dorota. Pas beaucoup non, on s’était laissé des jours off cette année pour aller voir des concerts et profiter. Mais dès le premier jour, on a eu de chouettes propositions de dates sur les jours laissés libres qu’on a bien sûr acceptées 🙂

Comment revient-on de là-bas ? Gonflés à bloc j’imagine ?

Dorota. Physiquement, c’est très éprouvant, entre le jetlag, la logistique pas toujours évidente et le rythme concerts + fêtes assez effréné. Mais bizarrement, à chaque fois, on revient plus en forme que quand on part. Gonflés à bloc, c’est clair, et avec une cure de soleil et un beau bronzage en prime, ça joue sur le moral !

Que représentent les États-Unis pour vous ? Vos influences majeures ne viennent-elles pas de là ?

Dorota. J’ai grandi dans une Pologne post-communiste, tout dans mon enfance et la musique en particulier regardait vers les USA, la grande majorité de nos influences vient de là-bas c’est vrai. Depuis 10 ans, on évolue en France, mais qui sait à l’avenir, des green cards peut-être ?

Des influences musicales mais aussi cinématographiques, on le sent dans votre musique, on le sent aussi dans vos clips…

Dorota. Oui c’est clair qu’on aime penser notre musique avec des images en tête dès la composition. Et là-dessus, notre collaboration avec Benoit Aubert, notre vidéaste presque attitré, joue beaucoup, il est très influencé par les films de sci-fi des années 80 comme Spielberg ou Carpenter. On a déjà réalisé « Rockerfeller », « Personal Way Of Love » avec lui et récemment « Ride » qui est sorti le mois dernier. On a juste tourné notre nouveau single « Brand New Start » avec lui à Austin la semaine dernière, ça promet des images à couper le souffle ! On a aussi eu la chance d’avoir nos titres sur des campagnes de pub comme Kost ou au cinéma pour le film l’embarras du choix avec Alexandra Lamy l’an dernier. Notre objectif ? Signer la bande son d’un Tarantino ! Quoi ? On a pas le droit de rêver ?

Quel album et quel film tournent en boucle sur vos platines en ce moment?

Dorota. L’album Oceansoft de nos copains Wonderbitch, ça n’a rien à voir avec ce qu’on fait, ça peut faire un peu kitsch à la limite du mauvais goût mais ça fait du bien, on assume et on vous encourage à découvrir. Un film ? Sailor et Lula ! Cette idée de fuite sauvage avec la carte postale USA, c’est trop beau. Et puis Lynch c’est notre numéro 2 après Tarantino.

Une tournée américaine, une tournée française dans la foulée et donc un nouvel album, Offshore. Pourquoi ce titre ?

Dorota. Le vent Offshore c’est le vent parfait pour former une vague, c’est déjà un clin d’œil à notre côté « surf music » mais la traduction c’est surtout « au large » et ça accompagne le thème commun de tous les titres de l’album : cette idée de partir, s’échapper mais pas fuir, en voyage ou tout simplement changer de vie, prendre des risques, vivre ses rêves, ne pas se laisser aliéner par quoi que ce soit, un quotidien ou des attaches qui nous tirent vers le bas. C’est ce qu’on a toujours essayé de faire au sein de nos projets musicaux et en dehors, et on a envie de le faire partager. Rien que les titres des morceaux en sont la traduction : Brand New Start, Ride, Boundaries, Texas Sly, Astral Flight etc.

Que ce soit avec Scarlet, ou aujourd’hui avec The Blind Suns, on est à chaque fois surpris par la qualité de vos créations. Quelle est votre recette magique ?

Dorota. D’abord merci, c’est touchant d’entendre ça. Pas de recette magique, on met du cœur et de la sincérité, on adore tous les albums qu’on a réalisés jusqu’à aujourd’hui, Offshore en tête, on est fiers si c’est partagé !

The Blind Suns, c’est pour la vie ?

Dorota. Qui sait ? Mais en tout cas longue vie à The Blind Suns !

Merci Dorota, merci The Blind Suns. Propos recueillis par Eric Guillaud le 29 mars. Plus d’infos sur le groupe ici. The Blind Suns sera en concert le 06/04 à Bordeaux, le 18/04 à Angers, le 02/05 à Paris, le 17/05/18 à Osnabruck (Allemagne), le 24/05 à Besançon, le 25/05 à Lyon, le 26/05 à Vichy, le 30/05 à Nantes, le 01/06 à Strasbourg, le 02/06 à Saint-Malo, le 22/06 à Vigneux-de-Bretagne, le 06/07 à Mercurol…

03 Avr

PREMIER ALBUM. Le groupe nantais The Rams fait son cinéma en musique

Pour faire du rock, il n’y a pas cent cinquante mille manières de s’y prendre, il faut jouer à l’instinct avec son cœur et ses tripes. De ce côté-là, les Rams ont toujours su faire, c’est même leur credo, leur religion, foncer comme des béliers. Ils l’ont prouvé en concert, ils le démontrent aujourd’hui en album avec Rebecca (The Girl from Haddonfield) tout juste déposé dans les bacs. Rebecca ou la bande son d’un road trip intimiste. On vous dit tout

© Marie Gruel

The Rams, c’est avant tout l’histoire d’une amitié entre quatre garçons. Alex, Tommy, Sim et Mitch auraient pu se contenter de jouer au bridge mais ils ont préféré monter un groupe de rock progressif. À l’ancienne. Avec des vrais instruments, des riffs hurlants, des rythmiques tonitruantes et des plages instrumentales magnétiques.

Rebecca (The Girl from Haddonfield) est leur premier album et tout porte à croire qu’il ne sera n’est pas le dernier. Tout est finement pensé, travaillé, à commencer par la maquette de la pochette, photographie centrale signée Jean-Marie Jagu, très belle couverture de Marie Gruel. Un bel écrin et un album qui demande à monter le son, un peu, histoire de libérer tout son potentiel.

Et il en a sous le capot cet album, onze titres au compteur, une heure et 3 minutes chrono de musique, des accélérations fulgurantes, une tenue de route exceptionnelle… de quoi partir loin, quelque part entre Haddonfleld aux États-Unis et Montréal au Canada. Pourquoi ici plus qu’ailleurs ? Parce que Rebecca (The Girl from Haddonfield) est plus qu’un album, c’est la bande son d’un road trip intimiste entre ces deux villes aux côtés d’une jeune femme, Rebecca. Qui est-elle ? D’où vient-elle ? Où va-t-elle ? Réponse à ces questions et à beaucoup d’autres ici et maintenant avec Alex, guitariste et chanteur, et Tommy, batteur…

Bonjour Alex, bonjour Tommy, première question, The Rams, c’est qui c’est quoi ?

Alex. The Rams, c’est quatre potes, fans de musique, qui ont décidé un jour de jouer ensemble très fort avec leurs bagages musicaux respectifs et de voir ce qui en ressortait.

Tommy. Sinon The Rams, c’est un groupe de rock que l’on pourrait qualifier de cinématographique. On aime bien cette étiquette car elle est représentative du son que l’on peut créer. Avec des bases résolument rock, on aime jouer avec les structures de chansons et passer d’un morceau dansant à une mélodie mélancolique pour avoir un bon mélange d’émotions.

Vos influences sont à chercher du côté des années 70/90. Des noms ?

Alex. En fait, on pioche un peu partout car on est avant tout fans de musique en général. Finalement, dans notre album, il y a beaucoup de samples et de sons à l’envers, ce qui pourrait nous situer dans une période très contemporaine musicalement. Et il y a aussi ce côté très 70’s. On adore les groupes comme Pink Floyd, Chicago Transit Authority, Paul Mc Cartney & The Wings, David Bowie, T Rex, Roxy Music, Iron Butterfly, The Moody Blues ou même Jethro Tull.

Tommy. Sans la flûte pour Jethro Tull!!!! [rire]. Concernant les années 90 – 2000, on a grandi avec des groupes comme Mogwai, Tahiti 80, Ty Segal, Placebo, Hex Ex, Bleech, Artic Monkeys, Radiohead, Kasabian et aussi Iron Maiden pour Mitch. Il est donc probable qu’inconsciemment notre son s’en approche énormément. C’est le mélange de plus de 50 ans de culture rock qui est vraiment intéressant. C’est juste énorme comme bagage musical. En tout cas, on ne se donne pas de limite ou de barrière lorsque l’on crée un morceau ou une ambiance musicale.

Des influences musicales mais aussi cinématographiques donc ?

Alex : Oui tout à fait, pour ma part je suis un grand cinéphile. La musique de film à une grande place dans notre processus de création. Je suis très admiratif de compositeurs comme John Murphy (28 days later), Brian McOmber (It comes at night), John Barry (Out of Africa, James Bond), et également Hans Zimmer (Interstellar), Atticus Ross (The book of Eli) ou bien Warren Ellis (The road). Pour la création de notre album, il est évident que ces ambiances musicales nous ont indirectement inspiré. Toute la construction de l’album s’est faite comme si l’on visionnait un film en direct. Cela a été un vrai défi, parce qu’en terme de création, nous avons décidé d’enchaîner toute les chansons à l’enregistrement pour renforcer l’aspect cinématographique.

L’Anglais Steve Wilson cartonne, les Français Ange se reforment… Le rock progressif serait-il en plein renouveau ?

Alex : Selon moi, il y a deux raisons. La première étant que la mode est cyclique. La deuxième étant qu’avec le rock progressif, il y a une vraie liberté de création. Il n’est pas nécessaire de respecter une structure de chanson rock présente depuis 50 ans. On peut faire un morceau de 15 min comme un morceau de 50 secondes. Et puis je pense qu’aujourd’hui les gens ont besoin d’entendre de nouvelles choses, d’être surpris, de se confronter à l’inattendu.

Après un EP en 2014, voici donc votre premier album, Rebecca (The Girl from Haddonfield). Comment se vit le moment ?

Alex. On le vit super bien. On est soulagé car pour le moment, nous n’avons que des retours positifs et ça fait vraiment plaisir. Nous nous sommes investis dessus pendant 1 an et nous sommes très fiers de ce qui en ressort car jusqu’au bout, nous l’avons fait en suivant un processus de création qui nous correspond et le résultat est là.

Tommy. Ce qu’il faut surtout ne pas oublier de dire, c’est que, c’est grâce au soutien des « ulluleurs » et de notre entourage que cet album a pu voir le jour. Nous sommes donc fiers de leur faire découvrir presque un an plus tard le résultat de leur contribution.

Plus qu’un album, c’est un concept album. Que raconte-t-il ? Qui est cette Rebecca ?

Alex. Cet album retrace le voyage d’un personnage quittant sa ville d’adoption (Haddonfield) pour aller au 1437 Stanley Street à Montréal au Canada. Rebecca est une jeune fille, enfant unique adoptée à sa naissance. Plusieurs années après, en 1984, Rebecca découvre l’existence de sa famille biologique et surtout de son frère jumeau, atteint de schizophrénie. Elle décide donc d’aller à la recherche de ses racines et de renouer avec cette famille qu’elle ne connait pas.

Quelques invités de marque figurent au générique de l’album. Pouvez-vous nous les présenter et nous expliquer les raisons de leur présence ?

Alex. Il y a Nathalie San qui est une amie d’enfance vivant au Canada et avec qui j’avais déjà enregistré quelques morceaux. C’est une chanteuse extraordinaire d’Electro Jazz et pour moi il fallait absolument qu’elle chante avec nous même si son univers musical n’est pas forcément le nôtre. Il faut surtout savoir que le point de départ de l’album s’est fait là-bas dans son chalet en plein milieu de la forêt québécoise. Il y a Warren de KO KO MO et Roman Gaume qui sont deux musiciens adorables et bourrés de talents qui ont trouvé l’idée du multi guests sur notre album très intéressante. L’idée était d’apporter leurs univers sonores en terme de chants et guitares, et de les lier dans un ensemble finalement homogène. La présence de ces guests contribue aussi au mélange des émotions et à l’aspect concept de l’album.

On retrouve  le titre Perfect Slave qui tourne depuis pas mal de temps sur Youtube et sur lequel joue Warren des KO KO MO. Pourquoi ne pas l’avoir choisi comme premier single ?

Tommy. Nous ne voulions pas profiter de la notoriété de Warren et de son groupe tout comme celle de Roman pour mettre en avant notre album. Pour nous, leur présence est un plus considérable mais ça reste des compositions de The RAMS et ça reste notre univers. Nous ne voulions pas que la première découverte de notre album soit faite grâce à un de nos guest comme Warren. On préférait aussi mettre plus en avant She’s So Fine qui est un titre représentatif de l’album avec des grosses rythmiques, des solos de guitares et des passages instrumentaux planants.

Vous vous dites adeptes du DIY. C’est-à-dire, concrètement ?

Tommy. Concrètement, ça part d’une situation assez simple : on souhaite faire des choses qualitatives et avec une exigence assez forte. Pour autant, nous avons un budget très limité donc nous essayons de faire un maximum de choses par nous-mêmes en piochant aussi dans les talents et qualités des personnes de notre entourage. L’avantage, c’est que cela nous permet d’avoir un contrôle total sur notre musique, sur les choix artistiques et même sur le côté communication.

Votre release party aura lieu le 27 avril au Ferrailleur à Nantes ? Vous nous préparez des surprises ?

Tommy. Pour fêter la sortie de l’album et remercier tous ceux qui y ont contribué, on veut faire un concert unique. L’avantage du Ferrailleur, c’est qu’on pourra retransmettre l’univers de l’album sur scène. Il y aura aussi quelques invités pour apporter encore plus cet aspect unique du moment. On a hâte d’y être et on espère que le public répondra présent pour cette belle soirée en perspective.

À quoi vont ressembler les jours et semaines à venir de The Rams ?

Tommy. Pour promouvoir la sortie de notre album et le faire découvrir au plus grand nombre, nous avons quelques opérations de promotions, des showcase, etc… Mais nous sommes surtout sur une petite période de répétitions pour préparer la release party et les concerts à venir. On a hâte d’aller défendre notre album sur scène et inviter les spectateurs à entrer dans l’univers des Rams.

Merci Alex et Tommy, merci The Rams
Propos recueillis le 28 mars par Eric Guillaud. Plus d’infos sur le groupe ici. The Rams sera en concerr le 6 avril à Cholet, le 27 avril au Ferrailleur à Nantes, le 25 mai au Baroque à Nantes, le 26 mai à Montigné, le 9 juin à Pornichet, le 3 août à Dinan…

29 Mar

BIENTÔT AU HELLFEST. Pogo Car Crash Control : un premier album aussi brutal que crucial !

Il s’est fait connaître avec un EP sorti en 2016 et un titre prometteur, Crève, le Pogo Car Crash Control est de retour sur les scènes de France et d’ailleurs pour défendre son premier album, Déprime hostile, un cocktail explosif de punk metal voué à anéantir toutes tentatives de mise en plis. Le groupe sera en juin prochain sur la Warzone, la scène punk du Hellfest. En attendant, le Pogo pose les guitares et les baguettes le temps d’une petite interview…

À les croiser dans la rue, on leur donnerait facilement le bon Dieu sans confession. Propres sur eux, polis, sympas, Olivier Pernot, Louis et Simon Péchinot, Lola Frichet, le Pogo Car Crash Control au complet, n’ont pourtant pas grand chose à voir avec des enfants de coeur aimant le silence et le recueillement.

Leur truc à eux, et à elle, c’est le punk metal, un dosage parfait à 50/50, des textes en français qui décapent et à l’arrivée, forcément, une musique qui fait dans le brutal. Mais pas que ! Leur nouvel album, Déprime Hostile, s’il fait preuve d’une énergie folle de bout en bout, dévoile aussi ici et là de petites touches subtilement mélodiques et même une ballade, oui oui, douce et tranquille. Pour en parler, Olivier, chanteur-leader du Pogo…

Bonjour Olivier, quoi de neuf depuis votre passage à Nantes en octobre dernier et notre interview sur ce même blog ? Tout va bien pour le Pogo Car Crash Control ?

Olivier. Tout se passe à merveille. L’album est sorti. Ouf ! On entame la tournée 2018 avec à nouveau un concert à Paris mais cette fois ci à la Maroquinerie le 12 avril. Sinon, quoi de neuf ? Et bien, Louis et Simon se sont fait tatoués dans les loges avant un concert à Béthune (un personnage de South Park pour Louis et un couteau pour Simon). Lola va bientôt se faire opérer des dents de sagesse. Et moi, je suis à la recherche d’un appartement. Si jamais quelqu’un veut m’héberger…

Vous nous annonciez à l’époque la sortie pour mars d’un album « plus dur (que le premier EP) avec quelques surprises dedans ». Nous y sommes, l’album est sorti et effectivement s’avère plus dur, plus animal, mais aussi avec quelques surprises musicales. Vous êtes fiers du résultat?

Olivier. C’est émouvant de tenir le vinyle dans les mains. De nombreuses années à se prendre la tête et voilà, d’un coup c’est fini… jusqu’au prochain album ! Sur le plan technique, je suis très très content du son de l’album. J’ai l’impression qu’aucun autre groupe ne sonne comme nous sur ce disque. Donc oui très fier du résultat !

Je parlais à l’époque d’une musique 50% punk, 50% metal, 100% brutale… Toujours d’accord ?

Olivier. Tout à fait d’accord.

Du brutal, de l’animal… et puis soudain des morceaux rock – presque – mainstream tels que Comment lui en vouloir ? Je Perds Mon Temps et surtout, surtout, un ovni dans votre discographie, une ballade, Insomnie, douce et mélancolique à souhait. Qu’est-ce qui vous prend ? C’est le début de la sagesse ?

Olivier. En fait je pense que nous fantasmions un album « à l’ancienne ». C’est à dire avec des rythmes nuancés, une déroulement narratif et musical. Exactement comme « Nervermind » en fait. On à toujours pensé que c’était la direction la plus audacieuse. Parce que mettre une ballade dans le disque quand tu es un groupe dit « hardcore » c’est assez courageux je trouve.

Sans prétention aucune on peut parler d’un début de sagesse mais attention on va bientôt régresser je le sens !

Quelle est l’histoire de ce titre Insomnie très différent des autres ? D’où vient-il ? Que raconte-t-il ?

Olivier. Parce que rien n’est trop cliché, je vais te dire la vérité : j’ai composé la mélodie en vacances à la mer pour la fille avec qui j’étais. Simon a écrit un texte assez personnel et voilà notre première balade était née. À vrai dire, c’est la chanson qui a été le plus dur à enregistrer. Je n’ai pas l’habitude de chanter, et je ne me considère pas tellement en tant que tel. Mais j’y suis arrivé. D’ailleurs aucun mélodine n’a été utilisé sur le disque, je tiens à le préciser ahahah…

À écouter vos albums, on pourrait penser que vous ne pouvez décemment pas donner plus sur scène. Et pourtant si, vous y parvenez. Pour vous avoir vu en concert, je peux certifier que c’est encore plus vite, plus fort, plus déjanté, que sur album. Comment tenez-vous la cadence ?

Olivier. Comment tient-on tout le concert sans tomber dans les pommes ? Je ne sais pas exactement pour chacun mais grossièrement on répète deux fois par semaines, on mange après le concert, tu peux boire une ou deux bières avant de monter sur scène histoire de te chauffer… et normalement ça le fait ! Ha oui, récemment je m’échauffe un petit peu avant parce que je me suis défoncé le dos à force de header. Mais le pire, c’est la fois où Simon a chanté à ma place parce qu’un boucher/dentiste m’a arraché une dents de sagesse en trois minutes. Personne n’a remarqué !

On vous retrouvera au Hellfest en juin prochain. C’est une date qui vous tient à coeur ?

Olivier. Clairement oui, la pression !

Un mot sur le nom de l’album, Déprime hostile, et sur l’artwork, plus de doigts tranchés mais un crâne ouvert dégoulinant de sang…  Tout est raccord ?

Olivier. Déprime Hostile, c’est l’état d’esprit qui tient tout le disque. Quand j’y pense, on aurait dû appeler notre EP Crève (nom de la dernière chanson), ça résume bien les chose aussi. C’est encore Baptiste Groazil notre fidèle illustrateur qui a fait la pochette. On adore, c’est une chance d’avoir un ami qui a autant de talent.

Dernière question, avez-vous l’impression d’avoir comblé un vide sur la scène rock française ?

Olivier. Non point du tout, il y a toujours eu des bons groupes de rock en France, il faut les chercher c’est tout !

Merci Olivier. Merci Pogo Car Crash Control.
Propos recueillis le 28 mars 2017 par Eric Guillaud. Plus d’infos sur le groupe ici. En attendant son passage au Hellfest le 24 juin, vous pourrez voir et écouter Pogo Car Crash Control le 29 mars à Toulouse, le 30 mars à Agen, le  31 mars à Paris, le 5 avril à Grenoble, le 7 avril à Bulle, le 12 avril à Paris, le 14 avril à Montpellier, le 19 avril à Rouen, le 20 avril à Rennes, le 4 mai à Laval, le 2 juin à Brest…

05 Mar

Starcrawler : un premier album qui transpire le rock!

Il est sorti il y a quelques semaines de l’autre côté de l’Atlantique, il vient de rejoindre les bacs de tous les bons disquaires de France. Et alors ? Une seule écoute suffit pour se rendre à l’évidence, le premier album des Californiens Starcrawler transpire le rock par tous les sillons et c’est bon !

image1

Vous allez me dire qu’il n’y a rien de neuf sous le soleil de LA. et je vous répondrais que vous avez en partie raison. Certes, ce quatuor n’a pas inventé le rock, il ne l’a même pas réinventé, mais il s’en est nourri jusqu’à plus faim pour en restituer l’essence même, l’énergie et la transgression, avec un but, continuer à le faire vivre.

L’album vient tout juste de sortir mais on entend parler du groupe depuis plusieurs mois déjà en des termes élogieux. Dans le Rock’n’Folk de ce mois de mars, à la question de connaître son dernier album acheté, Stéphane Saunier, créateur du mythique label havrais Closer Records et programmateur historique  de Canal+, répond : « Starcrawler. Je fais chier tout le monde avec ça. C’est des gamins de LA… Il n’y a rien de nouveau, mais ils le font bien. Il y a une énergie là-dedans. un gros paquet de couilles ».

Qui sont les Starcrawler ? Henri Cash à la guitare, Austin Smith à la batterie, Arrow de Wilde au chant et Tim Franco à la basse, des gamins qui n’ont pas ou peu dépassé les 20 ans et qui étaient encore à l’école il y a quelques mois. Enfin, quand ils n’étaient pas en tournée.

L’histoire du groupe commence au lycée par la rencontre entre Arrow de Wilde, la fille du groupe, et Henri Cash. Viendront les rejoindre Tim Franco et Austin Smith, des amis d’amis.

Dix titres qui sonnent la fin de la récré.

Deux années d’écriture, de répétions et de concerts principalement à LA où ils se font très vite remarquer et entourer d’une bande de fans addicts. Et puis arrive le premier album, dix titres qui sonnent la fin de la récré.

Sur scène, il y a du Cramps dans l’air mais aussi du Ozzy, du Iggy Pop et du Alice Cooper, dont la magnétique Arrow de Wide dit s’être largement inspirée pour son jeu. La chanteuse reconnaît aussi une fascination pour les troubles mentaux au point de les imiter sur scène et dans les clips (modzik).

Programmés aux Bains en octobre dernier, au Point Ephémère il y a quelques semaines, les Starcrawler seront de retour dans l’hexagone en juin pour le Download festival à Paris. En attendant, vous pouvez toujours écouter l’album et regarder leurs clips en boucle. We love LA…

Eric Guillaud

Starcrawler (Rough Trade)

02 Mar

Quatre titres extraits du prochain album de Dominique A Toute Latitude réunis dans un mini-film d’animation de Sébastien Laudenbach

Le nouvel album de Dominique A, Toute Latitude, sortira dans une petite semaine, le 9 mars, mais quatre extraits sont d’ores et déjà disponibles à l’écoute accompagnés d’un mini-film d’animation signé Sébastien Laudenbach. Quand un bijou sonore rencontre un bijou graphique…

© extrait clip

© extrait clip

C’est le premier des deux albums que doit sortir en 2018 le Nantais Dominique A, Toute Latitude sera disponible dans les bacs de nos disquaires préférés et sur toutes les bonnes plateformes de téléchargement dès le 9 mars. Une seconde pour les uns, une éternité pour les autres. Alors, en attendant, les plus impatients pourront se jeter sur YouTube où quatre titres de ce prochain album sont d’ores et déjà disponibles à l’écoute dans un clip en forme de film d’animation signé Sébastien Laudenbach, réalisateur qui avait reçu en 2016 le Prix du jury du festival international du film d’animation d’Annecy pour La jeune fille sans main.

Ce clip de plus de 13 minutes réunit les titres Toute Latitude, Aujourd’hui n’existe plus, Se décentrer et Cycle, le tout baigné dans une atmosphère féerique et onirique traversée par quelques figures mythologiques, des sirènes, des centaures, des fées, mais aussi des flamants roses, des poissons et des hommes, Dominique A faisant lui-même quelques apparitions fugaces ici et là. C’est beau, c’est même très beau et enivrant.

Pour Dominique A, c’était un vieux fantasme que d’avoir des clips d’animations sur ses chansons a-t-il confié récemment à Nathalie Lacube pour le site du journal La Croix. « Dès que j’ai vu ses premières images, j’ai su que le disque allait être vraiment porté. C’était un enchantement, raconte-t-il. Son univers contribue à ouvrir le disque, à aller vers les gens. C’est exigeant, ça racole pas, le trait est beau, ça peut toucher des personnes très différentes. Mon seul regret c’est de ne pas avoir un clip par chanson ! »

Eric Guillaud

L’article du journal La Croix est à retrouver ici

16 Fév

INTERVIEW. Le groupe de rock celtique Epsylon fête ses 10 ans avec un album live

Il a joué en Chine, au Koweït, au Kazakhstan, un peu partout en Europe, mais c’est à la maison, en Vendée, qu’il a enregistré son nouvel album, comme un retour aux sources, un clin d’œil à ses dix premières années d’existence. Des centaines de concerts, quatre albums studio et aujourd’hui un live, ça roule pour Epsylon…

epsylon 560

Prenez un peu de rock, un poil de folk, une bonne dose de pop, saupoudrez le tout d’ambiances celtiques et vous obtiendrez l’univers d’Epsylon, une musique élaborée minutieusement concerts après concerts depuis 10 ans. Car oui, Epsylon est né et a grandi sur scène en apprenant à dompter l’énergie et libérer l’émotion. Après des centaines de concerts sur la planète rock, quatre albums studio, le groupe sort aujourd’hui un live enregistré en avril 2017 à Fuzz’Yon à La Roche-sur-Yon. Rencontre avec Antonin, le bassiste du groupe, qui nous parle de l’album, du groupe, des influences…

Une bonne dizaine d’années d’existence, des centaines de concerts, quatre albums studio… et aujourd’hui un live. Pourquoi ?

Antonin (bassiste). Parce que beaucoup de gens nous le demandaient et aussi parce qu’il y’a très longtemps que l’on en avait envie sans jamais oser pour tout un tas de raisons. Mais il y a eu un moment, après notre tournée des clubs en Mars / Avril 2017 où l’on s’est senti assez affuté pour le faire et on s’est dit que c’était le bon moment. 

Ce live a été enregistré à Fuzz’Yon, sur vos terres. C’était important pour vous ?

Antonin. Important, oui et non… Simplement cela nous a paru évident de faire ça en Vendée, à la maison. C’était une façon de remercier un peu les personnes qui ont commencé à croire en nous lors de nos débuts sur les scènes locales et de partager avec eux ce momentLe public nous l’a bien rendu car la salle du Fuzz’Yon affichait complète, on a même refusé du monde… 

Antonin. Oui ce n’était pas facile et c’est bien pour ça que l’on a mis 18 titres. On ne pouvait pas en mettre plus sur le cd…On voulait également que ce soit fidèle à ce que l’on jouait sur scène depuis un an. 

De ces 18 morceaux, lequel est le plus proche de l’esprit Epsylon ? Et pourquoi ?

Antonin. Notre style a toujours évolué au fil des années… Les débuts étaient plus « rock-festif » alors qu’aujourd’hui nous sommes plutôt « pop-rock » mais avec toujours cette couleur un peu celtique du début. A l’heure actuelle, c’est peut être le morceau Requiem qui résume le mieux l’univers d’Epsylon depuis 10 ans, il synthétise bien cette évolution.

Quand vous regardez toutes ces années parcourues, qu’est-ce que vous vous dites ? Que le groupe Epsylon est une sacrée belle aventure ?

Antonin. Oui c’est évident… Il y a 10 ans, on n’aurait jamais pensé en arriver là où on en est aujourd’hui, ni même que ça devienne notre métier et ce n’est pas fini… Comme dans toutes les vies des groupes, il y a des hauts et des bas, des coups de gueule et des moments d’euphorie, des membres qui changent. Comme au bout du compte il ne reste que les bons moments, on peut dire que oui c’est vraiment une belle aventure ce groupe.

On a l’impression que vous êtes un peu à la marge de la scène locale, c’est une volonté, un accident ?

Antonin. Ça doit être une impression, parce que nous, on ne se trouve pas en marge plus que ça, ou alors on est en marge avec un tas d’autre groupe dans notre veine… On est juste dans le circuit des groupes indépendants mais comme beaucoup.

Vous avez deux particularités, vous chantez en français et vous utilisez des instruments traditionnels. Ce n’est pas un frein pour se développer aujourd’hui et peut-être aller voir au-delà des frontières de notre petit pays ?

Antonin. Si nous en sommes arrivés là aujourd’hui, c’est peut être justement parce que l’on a ces particularités. On a trouvé, nous semble-t-il, un juste mélange entre le rock et les instruments dits « trads », et peut être que le fait d’être un peu différent, fait justement que l’on se démarque un peu plus… Pour le développement à l’étranger, nous avons la chance de faire des concerts partout en France mais aussi un peu partout en Europe, en Angleterre, Suisse, Allemagne nous avons également fait 4 tournées en Chine dont une cinquantaine de concerts, des tournées au Koweït, au Kazakhstan où nous retournons en mars d’ailleurs … et jusque là, le fait de chanter en français n’a jamais été un frein. La musique est universelle et on s’en rend d’autant plus compte lorsque l’on joue à l’étranger.

Quel est le musicien, le groupe ou l’album qui vous a décidé à monter un groupe et monter sur scène ?

Antonin. Il y en a tellement… la liste est longue et c’est trop difficile d’en choisir un.

Quelles sont vos influences majeures ?

Antonin. Dans le groupe, on a tous des influences assez différentes, mais globalement c’est le rock, la pop, le folk et la musique trad. Dans nos compositions, c’est justement ce que l’on essaye de mettre en équilibre et qui fait le son d’Epsylon.

Un live… et après ?

Antonin. Un cinquième album studio pour le début d’année prochaine, et beaucoup d’autres concerts.

Merci Antonin, merci Epsylon. Propos recueillis par Eric Guillaud le 14 février 2018

Plus d’infos sur Epsylon ici et . Le groupe sera en concert le 16 février au Nid à Nantes (complet), le 17 février à Luçon, le 17 mars aux Herbiers, le 25 avril à Fessenheim, le 26 avril à Andiau, le 27 avril à Sierre, le 28 avril à Montivilliers, le 5 mai à Le Croisic, le 11 mai à Brétignolles-sur-Mer, le 24 mai à Paris, le 25 mai à Valentigney…

EPSYLON-LIVE_recto

12 Fév

From Grey : le premier album du duo nantais Ronan K

Ils s’appellent Stéven et Ronan et forment le duo nantais Ronan K, un nom que certains d’entre vous ont peut-être déjà aperçu sur une pochette d’album. C’était en 2015 pour l’EP Another Cloud. Les revoici avec cette fois un album complet. Son nom, From Grey, neuf ballades folk aériennes qui nous parlent de la vie avec parfois mélancolie. Interview…

© Jean-Pierre Menard

© Jean-Pierre Menard

Ronan K, c’est qui c’est quoi en quelques mots ?

Nous sommes Stéven et Ronan, un duo folk nantais. Nous jouons ensemble depuis trois ans et la sortie d’un premier EP (Another Cloud, 2015). Nous produisons un folk aux accents blues, rock et électriques. Rusticité et modernité est une alliance que nous nous efforçons de mettre en oeuvre de la plus belle des manières avec beaucoup de rythme et d’énergie sur scène.

Votre premier album From Grey vient de sortir. Dans quel état d’esprit abordez-vous cette étape ?

Avec beaucoup de fierté d’abord car nous avons travaillé pendant deux ans sur ce projet, à composer et enregistrer dans le studio de Stéven, le Lonesome Studio à Blain. Ensuite beaucoup d’excitation avec la perspective de le défendre un maximum sur scène cette année et enfin beaucoup de confiance grâce aux nombreux retours positifs que nous recevons sur notre album.

Que représente ce premier album pour vous ?

L’aboutissement de nombreux mois de travail et une vitrine pour notre musique. Il est composé de neuf morceaux, ce qui peut paraître peu pour certains mais c’est en réalité un condensé très compact de ce que nous avons souhaité offrir au public, dans sa forme la plus travaillée. Ces chansons sont sur l’album car nous les aimons et que nous avons voulu les présenter aux auditeurs de la meilleure manière possible.

Vous êtes passé par un site de financement participatif. Est-ce un passage obligé aujourd’hui pour tous les groupes qui veulent se lancer dans l’aventure?

Pas forcément mais cela peut faciliter les choses dans le cas d’une autoproduction comme la nôtre. Après, évidemment, il faut que la musique proposée plaise un minimum aux gens pour mener à bien ce genre de collecte. C’est aussi ce qui est intéressant car c’est une sélection, une validation directement par les auditeurs. Ils t’envoient un message clair : « ok, c’est cool ce que vous faites, je pré-commande votre disque et comme ça grâce à moi il devient réalité ! » Ce type de soutien n’a clairement pas de prix. C’est très grisant. Nous avons énormément de reconnaissance pour les gens qui nous ont permis de réussir cette collecte et c’est pourquoi nous avons tout fait pour, hormis les contreparties qu’ils ont reçues (goodies, tee-shirts, places de concert, etc.), leur proposer le plus bel objet possible pour ce qui est de l’album physique. Maintenant, si un jour une maison de disque vient nous chercher, nous n’aurons peut-être plus besoin de mettre en place ce genre de financement. Toujours est-il que c’est une très belle expérience.

Du banjo, de l’harmonica, de la guitare slide, aucun doute, on est dans un registre folk plutôt traditionnel. De quoi se retrouver propulsé dès la première écoute au cœur de l’Amérique profonde. Comment deux musiciens nantais en viennent-ils à jouer ce style de musique ?

Tout cela est une histoire de goût musicaux, d’influences. Lorsque nous nous sommes rencontrés, nous avons pu les mettre en commun et mettre à profit nos différentes appétences comme autant d’atouts pour enrichir notre musique.

Quelles ont pu être vos influences directes pour l’album ?

Nous avons chacun composé des morceaux de l’album donc nos influences sont diverses. Cela peut aller de Dylan à Nick Cave en passant par Johnny Cash entre autres mais surtout en essayant de faire notre propre sauce.

L’album s’appelle From Grey. Qui est ce Grey qui donne aussi son nom à la deuxième chanson ?

« Grey » est traité comme une personne dans ce titre mais c’est en réalité de la ville de Brest qu’il est question. Nous sommes tous les deux nés en Bretagne et cette chanson a pour thème la nostalgie, le rapport à l’enfance, le souvenir. Ces notions sont souvent en rapport avec des lieux. « Grey » en est un. Nous sommes tous le résultat de notre passé et des ses multiples facettes, c’est pourquoi l’album s’appelle ainsi.

D’une façon plus générale, que racontent vos textes ?

Nous parlons de vie, de mort, de nostalgie donc, mais nous racontons aussi des histoires, des légendes. La fiction prend une place importante, plus que l’autobiographie.

Quel album tourne en boucle en ce moment sur votre platine ?

Les Black Lips pour Stéven et Leif Vollebekk pour Ronan.

Que peut-on vous souhaiter pour la suite ?

De trouver un tourneur, car nous sommes actuellement en pleine recherche, et de jouer notre album partout pour un public plus grand chaque jour !

Merci Stéven et Ronan, merci Ronan K

Plus d’infos sur le groupe ici

Ronan K sera en concert le 23 février à Chateaubriant, le 16 mars à Rennes…

RonanK_FromGrey _©_Elise_Hautbois

25 Jan

INTERVIEW : Moon Gogo, laboratoire de plaisir

C’est l’un des projets les plus singuliers et les plus audacieux de la scène nantaise, un mariage qu’on pourrait juger contre nature et pourtant. Entre le rock de Federico Pellegrini et la musique traditionnelle de la Coréenne E’Joung-Ju, entre la guitare et la voix de l’un et le geomungo de l’autre, c’est une affaire qui roule jusque dans leur nom : Moon Gogo. La preuve, ils viennent de mettre au monde un beau bébé, le deuxième en trois ans, il s’appelle Joy, trois lettres de bonheur…

Oh là là ! Mais que nous fait Federico Pellegrini, ont pu se demander un temps ses admirateurs ? De la musique du monde ? Du trad ? Non non, l’ex-chanteur guitariste de Little Rabbits et toujours French Cowboy n’a pas entamé une reconversion, aucunement renié ses origines, pas plus cherché à enfouir ses influences. Moon Gogo est l’histoire d’une rencontre, certes inattendue, avec la Coréenne E’Joung-Ju, et d’une exploration musicale sans retenue qui peut élargir notre horizon à tous. Après International, Joy sort le 26 janvier en version cd et digital. Interview…

© Moon Gogo

© Moon Gogo

On a découvert votre projet Moon Gogo en 2015 avec un premier album intitulé International. Pour tous ceux qui vous connaissaient du moins musicalement, ça a été une sacrée surprise. Qu’est-ce qui vous a pris ? Un besoin urgent de changement ? Une envie d’explorer de nouveaux territoires ?

Federico Pellegrini. Rien de tout ça, c’est une collaboration que nous a proposée Pierre Orefice qui nous connaissait individuellement, pour un évènement unique, et une fois lancés, on a décidé de continuer. Après, une sacrée surprise, je ne me rends pas compte. Je n’ai pas l’impression que ça ait totalement bouleversé ma façon d’écrire, ça emmène ailleurs bien sûr, à cause du geomungo et de l’univers traditionnel dont est issue Joung Ju, mais au final, les chansons restent des chansons, dans un format assez convenu. Disons qu’il faut ajuster l’angle d’attaque, mais en fin de compte, ce sont des chansons qu’on peut fredonner.

Je ne suis absolument pas un expert en matière de musique traditionnelle, j’en écoute très peu et je n’ai jamais eu ce fantasme de mélange des genres.

L’alliance entre vous et E’Joung-Ju était-elle si évidente que ça ? Comment se sont déroulées vos premières répétitions ?

Federico. Pour Pierre Orefice oui. Quand il a entendu Joung Ju pour la première fois, il s’est dit, tiens, c’est du blues qu’elle nous fait avec son instrument. Pour moi, beaucoup moins. Je ne suis absolument pas un expert en matière de musique traditionnelle, j’en écoute très peu et je n’ai jamais eu ce fantasme de mélange des genres. D’autant plus que je ne suis vraiment pas le bon numéro quand il s’agit d’accompagner qui que ce soit. J’ai un niveau de guitare (et je ne parle pas du clavier), très limité, disons qu’il se limite à se mettre au service de mon song writing, c’est surtout ça qui m’intéresse, je travaille toujours sur peu d’accords, et mon expression est finalement très codifiée et basique, mais c’est ce qui me plait justement, un cadre restrictif. Donc, les premières répétitions, on a pataugé jusqu’à ce que j’ai l’idée de brancher mon looper sur le geomungo, ce qui a permis de faire une boucle de basse, et de réduire le champ des possibles. Tout à coup, j’étais dans mon jardin.

Sur votre compte Facebook, vous parlez à propos de votre répertoire d’une musique de chambre pas très bien rangée. Qu’est-ce que vous entendez par là ?

Federico. C’est une formule trouvée par Laurent Mareschal, du label, très juste à mon goût. Personnellement, j’y vois une musique planante, un peu contemplative, mais avec un diable toujours prêt à sortir de la boite. Genre méfions-nous de l’eau qui dort.

Je crois savoir que vous êtes ou vous avez été un grand fan de Violent Femmes. En quoi ce groupe a t-il pu marquer votre façon de composer et de jouer ?

Federico. Oui, je le suis toujours même si j’écoute beaucoup moins aujourd’hui, mais je me suis construit là-dessus, entre autres, donc forcément, inutile de réécouter à outrance, ça fait partie de mon patrimoine, de ma palette. Je crois que la musique qu’on écoute, disons entre 13 et 25 ans, constitue le socle à partir duquel on va inventer plus tard, le fondement, je ne dis pas qu’on ne peut pas faire quelques escapades mais bon, c’est l’ossature, ça fait partie de, on est marqué à vie. Parce qu’il y a de la nostalgie dans la musique, comme dans la vie, donc forcément, on en revient toujours à sa jeunesse.

Plus largement, quels groupes vous ont inspiré dans votre vie de musicien et peut-être plus précisément pour le projet Moon Gogo ?

Federico. Pour le projet Moon Gogo en particulier, tout et rien. Rien, parce que le geomungo se suffit à lui même pour le côté pittoresque et unique en son genre, tout parce qu’à partir de ce postulat, tout est ouvert. Après, quoique je fasse, je me nourris de tout ce que j’entends, écoute, ai écouté, mais en bloc, comme une grosse benne de matière première. A quinze ans, on plagie, à 50, on ne sait même plus plagier. La musique que je fabrique ne ressemble pas tellement à celle que j’écoute, je trouve les autres souvent plus talentueux.

Quand je mets un vinyle sur la platine, je peux l’écouter pendant des mois, juste retourner la face.

Quel album tourne en boucle sur votre platine actuellement ?

Federico. Les albums qui tournent en boucle, c’est vraiment mon truc. Quand je mets un vinyle sur la platine, je peux l’écouter pendant des mois, juste retourner la face. Dernièrement, c’était Sleaford Mods, celui d’avant, c’était Jay Z. ..

Hier International, aujourd’hui Joy, qu’est-ce qui s’est passé entre les deux albums ?

Federico. Pas mal de concerts. Les Transmusicales par exemple, un gros soutien de Jean-Louis Brossard, soutien qui me tient à coeur tellement je considère le bonhomme. Lévitation aussi, à Angers. Plutôt chouette de se retrouver dans un festival psychédélique, c’est justement la place de Moon Gogo, même si sur le papier, les programmateurs peuvent en douter. Disons qu’on est passé d’intimiste à un peu plus hargneux, un peu plus rentre-dedans. Disons qu’on jongle entre les deux. Et puis l’écriture du deuxième disque, très chronophage.

Aujourd’hui, je trouve qu’il faut un peu se forcer pour être joyeux, parce que le monde ne l’est pas. Ça rit jaune. Ça laisse sceptique

Pourquoi ce titre Joy, joie en bon français ? C’est l’expérience Moon Gogo qui vous met dans un état de plénitude  ?

Federico. Non, joie, c’est un pied de nez. Déjà, c’est le titre d’un des morceaux, c’est un petit mot, trois lettres, ça peut fédérer. Personnellement, je l’entends comme Joie malgré tout. Aujourd’hui, je trouve qu’il faut un peu se forcer pour être joyeux, parce que le monde ne l’est pas. Ça rit jaune. Ça laisse sceptique. Et puis surtout, dans le morceau Joy, c’est plutôt un appel à ce qu’elle revienne, cette joie, on ne sait pas trop où elle est partie, si elle profite encore à quelqu’un.

On dit qu’un deuxième album est toujours plus difficile à réaliser, est-ce que ça a été le cas pour vous ?

Federico. Je dirais que les deux ont pris leur temps. Pour le deuxième, j’avais des envies de live, d’épure, ça a été le cas sur quelques morceaux, disons qu’on a changé de cap plusieurs fois. Ça reste deux instruments, deux façons de faire, aux antipodes, trouver le terrain commun prend parfois du temps, après, le temps, c’est rien, on peut le prendre, ça n’est pas un handicap, il y a tellement de champs possibles, Moon Gogo c’est un laboratoire. D’un côté, j’ai tendance à marcher plutôt à l’instinct, de l’autre, Joung Ju vient des musiques savantes, elle a tout un bagage. Il faut jongler.

Qu’est ce qu’on peut vous souhaiter pour les mois à venir ?

Federico. Je ne sais pas trop. Être vivant, en bonne santé, c’est bien ça. Comme on dit, la santé avant tout et pour le reste, quand le bâtiment va, tout va.

Merci Federico, merci Moon Gogo

Interview réalisée le 25 janvier 2018 – Eric Guillaud. Plus d’infos sur Moon Gogo ici et

albummoon