Fin de 18 semaines de grève

Elle avait débuté sous la neige, elle s'achève au milieu du printemps. La grève des ouvriers d'Aulnay aura donc duré quatre mois. En assemblée générale, vendredi les grévistes ont voté la suspension du mouvement. Demain matin, le travail reprendra normalement à l'usine.

Les PSA aux socialistes : "Comme vous on se sent trahis"

"Nous sommes venus ici dans un esprit de dialogue" a expliqué Jean Pierre Mercier, le délégué CGT d'Aulnay aux socialistes réunis ce matin au Centre des Congrés de la Cité des Sciences. Alors qu'une cinquantaine de grévistes de PSA Aulnay avaient débordé le service d'ordre et investi de force la salle au cri de "aucune usine ne doit fermer". Le Premier ministre Jean -marc Ayrault venait juste de terminer son intervention devant le Conseil national du PS. Harlem Désir les a invité à s'exprimer. Ils sont montés sur la scène avec leur T-Shirt à tête de lion.

Une usine à l'arrêt pour combien de temps encore ?

Onze semaines de grève et une question, comment la production peut-elle repartir à l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois ? Jean Pierre Mercier, le délégué CGT se dit prêt, "à discuter de quelle manière la direction peut remettre l'usine en route" mais il y a un préalable explique-t-il "que la direction de PSA accepte de lever toutes les sanctions prises à l'encontre des ouvriers grévistes et réintègre les deux ouvriers d'Aulnay déjà licenciés".

Consultation toujours

"J'aimerais bien que la CFDT, à la sortie de cette réunion, ne donne pas un avis favorable au PSE qui n'est pas satisfaisant pour nous, à Aulnay". Larbi Errai, le délégué CFDT, de l'usine PSA d'Aulnay a obtenu satisfaction. En effet les délégués centraux de la CFDT n'ont pas approuvé le projet d'accord du PSE au cours du CCE de cet après-midi. Aujourd'hui, tous les syndicats devaient donner un avis favorable, à l'exception de la CGT. Au dernier moment les délégués de la CFDT ont changé d'avis, l'un s'est abstenu, les deux autres ont voté contre. Les élus des syndicats F0, CFE-CGC, CFTC et SIA-GSEA ont voté en faveur du plan soit 15 des 20 élus.

Une journée de grève "encadrée"

Un drôle de face à face entre les grévistes et l'encadrement de PSA, à l'intérieur de l'usine d'Aulnay, aujourd'hui. D'un côté les ouvriers en grève, de l'autre des bataillons de cadres, venus de plusieurs usines du groupe, pour les surveiller. De part et d'autre on s'observe en chien de faïence.

Guerre de tranchées

Usine toujours fermée ce matin à Aulnay. En appelant un numéro vert mis à la disposition des salariés par la direction du site, hier soir, les ouvriers d'Aulany ont su que le site d'Aulnay n'ouvrirait ses portes ni aujourd'hui, ni demain. La direction de PSA Peugeot-Citroën a décidé de maintenir l'arrêt de la production de l'usine d'Aulnay-sous-Bois, au moins, jusqu'à lundi prochain. La grève paralyse la chaîne depuis mercredi dernier, le 16 janvier.

La CGT a un plan B

Aujourd'hui, le cabinet d'expertise Secafi viendra remettre aux élus du CCE (Comité central d'entreprise) de PSA son rapport définitif sur la restructuration du groupe. Neuf scénarios étudiés et un dixième à la demande de la CGT. Un plan B que Jean Pierre Mercier, délégué à Aulnay et Bruno Lemerle, élu à Sochaux sont bien décidés à argumenter. Pour les deux responsables syndicaux : "En l'état le plan Varin, un plan financier pas industriel, compromettrait l'avenir de PSA et surtout l'ensemble de la filière automobile". Ils avaient donné rendez-vous à la presse hier matin au siège de la CGT à Montreuil. Dans cette même salle, en juin 2011, la CGT avait rendu public l'intention de PSA fermer l'usine d'Aulnay où travaillent 3 000 salariés.

"Rien de concret" pour les ouvriers d'Aulnay reçus au ministère du Travail

Ils sont venus plaider leur cause. Douze salariés de PSA se sont rendus au ministère du Travail, mardi 27 novembre au matin. Une délégation un peu originale puisqu'elle était composée de cinq délégués syndicaux (CGT, SIA, CFTC, FO et CGC) et de sept représentants des ouvriers élus lundi, en assemblée générale. Dans le lot, il y a ceux qui sont aguerris, rompus à l'exercice de la négociation, et d'autres comme Rachid, Fernand, Radia ou Ahmed qui débutent, ou presque. Nous avons suivi leur expédition.