En France l’homosexualité n’est plus vue ni comme une maladie, ni comme un délit, ni comme un fléau social. Les mouvements de libération homosexuels de ces cinquante dernières années ont initié le décloisonnement des notions d’identités, de pratiques et d’orientations sexuelles.
Les quatre lettres de ce blog LGBT ne doivent pas faire oublier la variété des identités de genre et sexuelles. Ni les discriminations et les violences subies au quotidien par certains-es d’entre nous en raison de nos choix d’être et d’aimer : à côté de nouvelles identités de genre reconnues, d’autres sont encore considérées comme des pathologies, comme les transgenres et les intersexes. L’actualité nous offre tous les jours des illustrations concrètes de cette haine de l’autre : individus insultés, agressés dans l’espace public, chassés de leurs emplois, de leurs familles, moqués par le corps médical... A l’Assemblée nationale même, cœur de la République française, ont pu se tenir en 2013 des discours d’un autre temps au sujet des couples homosexuels, sans que personne ne soit inquiété. Oui les homosexuels-les peuvent se marier mais fonder une famille est toujours très compliqué pour ces couples. Dans le monde, 78 pays criminalisent encore l’homosexualité. Des millions de personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, intersexuées et queers sont muselées, emprisonnées, torturées, exécutées.
Ce que remettent en cause toutes ces identités revendiquées et assumées, ce sont les bipolarités sur lesquelles s’est construite la pensée normative - le féminin et masculin, le même et l’autre, l’actif et le passif, le blanc et le noir - carcans sources d’inégalités et de discriminations. Plus que jamais, pour nous qui avons tous « un genre », interroger les normes est une question de santé mentale, d’amour de son-sa prochain-e et d’émancipation pour tous et toutes.
Cet espace, dédié aux vies homosexuelles, transgenres, intersexes et queers, sera au gré de l’actualité un lieu d’échanges et de partages, d’analyses, de décryptages, de bravos et de coups de gueule, de retours vers le futur. Espace que j‘animerai avec le même engagement et le même humour que lorsque j‘écris (Ces femmes qui aiment les femmes, l’Archipel, 2007 ou La Barbe d’Olympe de Gouges et autres objets de scandale, Alma, 2014), j’enseigne (la littérature à des lycéens) et j’aime (qui je veux quand je veux).