04 Oct

L’exposition itinérante d’Eau et Rivières de Bretagne peut vous aider à réduire de moitié votre consommation d’eau

Réduire sa consommation d’eau est beaucoup plus facile qu’on l’imagine. Comment ? Une exposition itinérante créée par l’association Eau et Rivière de Bretagne peut vous aider à économiser jusqu’à 50 % de ce bien précieux qui année après année se raréfie. Même en Bretagne. Ce dimanche 6 octobre, l’exposition fait escale à Pédernec, près de Guingamp, à l’occasion de la 26ème foire aux courges. Entretien avec Vincent Lefebvre, directeur du Centre Régional d’Initiation d’Eau et Rivière.

Comment est venue cette idée d’exposition itinérante ?

« On a voulu créer cet outil pour aller à la rencontre du grand public, là où il se trouve, et pas des gens forcément militants, spécialisés, sensibilisés aux questions liées à l’environnement. Dans des salons, des foires, sur les plages, les marchés, les parkings de supermarchés. Au départ, on arrivait avec une grosse remorque, assez lourde, qui devait être tractée par un gros camion. Depuis un peu plus d’un an, cette exposition a été aménagée dans une camionnette beaucoup plus souple à utiliser pour les bénévoles. »

De quoi parle cette exposition ?

« Essentiellement d’économie d’eau dans le domaine domestique. C’est-à-dire comment chez soi, quasiment à confort constant, on peut faire des économies d’eau qui peuvent être importantes, de l’ordre de 30 à 50 %. Quand on arrive avec le camion dans un lieu, on l’ouvre sur un côté, et là les gens découvrent toutes les pièces d’une maison. Depuis le compteur, en passant par la salle de bain, la cuisine, les toilettes, la buanderie avec l’électro-ménager. Ensuite, pièce par pièce, on leur montre comment ils peuvent faire des économies, après leur avoir demandé comment c’était chez eux, et quels équipements ils avaient. »

Intervention de Vincent Lefebvre auprès d’enfants.

Comment faire pour réduire sa consommation d’eau ?

« Oui, il y a encore des lacunes importantes. Notamment dans les maisons équipées il y a longtemps de toilettes avec un seul bouton et des cuves de 10 litres. Pour une famille de 4 personnes, ça entraîne une consommation d’eau potable de plus de 40 mètres cubes. Les standards des toilettes aujourd’hui ce sont des cuves de 3 ou 6 litres, on en a même à 2 et 4 litres, certains avec un lave-main incorporé. Quand vous vous lavez les mains, la cuve se remplit. L’eau est utilisée deux fois. Et c’est pareil avec les anciens robinets. le débit avant était de 20 litres d’eau par minute, la norme aujourd’hui, c’est 15 litres par minute. On peut  même faire beaucoup mieux, en s’équipant de petits mousseurs, qu’on appelle aussi des réducteurs de débits. Grâce à eux on peut descendre à 5 litres par minute, soit 70 % d’économie ! »

Donc il n’est pas difficile aujourd’hui de faire des économies d’eau ?

« Je dirai même qu’aujourd’hui, ne pas faire ça, c’est jeter de l’argent par la fenêtre. Parce que les petits outils dont je parle, ça coûte rien. 1, 2, 3 euros à peine. On a des petits mousseurs réglables qui sont un peu plus chers, mais n’excèdent pas les 6 euros. Donc, si on veut parler comme les économes, le retour sur investissement, c’est à peine quelques semaines, ou quelques mois. »

En dehors de cette raison financière, pourquoi est-il important d’économiser l’eau ?

« La principale raison, c’est que l’eau commence à manquer. Même en Bretagne, on est toujours stigmatisé pour notre pluviométrie, mais on n’est pas épargné. Sur les îles quasiment tous les étés, sur les secteurs côtiers, la situation est tendue. Un certain nombre d’usagers, (je pense aux légumiers ou les serristes), ont réalisés des forages pour puiser dans les nappes phréatiques. Sauf que depuis plusieurs étés, elles sont à sec, et ils sont obligés de se rabattre sur la ressource en eau publique, en pleine période estivale, quand la population est la plus importante. Pendant toute la période estivale, la région enregistre 90 millions de nuitées touristiques à un moment où justement l’eau est moins importante. Et avec le changement climatique, cela ne va pas s’arranger. »