Thomas Dano, président de l’association Poule Pour Tous a ouvert une nouveau dépôt à Sérent chez Manon Dugas.
À Sérent, près de Ploërmel dans le Morbihan, Manon Dugas est la propriétaire d’une propriété sur laquelle se trouve un champ où ont trouvé refuge un âne, une chèvre, des lapins…et des poules. « Quand on a acheté ce terrain, explique-t-elle, je savais exactement ce que j’allais en faire, mais je savais que ça allait être consacré aux animaux, à la nature, au potager, au maraîchage ».
Le lien commun entre ces animaux est qu’ils ont tous été abandonnés. Et pour les poules même, destinées à l’abattoir. Il y a quelques mois, Manon Dugas s’est, en effet, rapprochée de l’association Poule Pour Tous, dont l’objectif est de sauver les poules pondeuses réformées.
Actuellement, et dans tous les types d’élevages, les poules pondeuses sont envoyées à l’abattoir au bout de 18 mois de ponte, car elles deviennent moins productives et donc moins rentables.
« Comme beaucoup de gens, j’avais des poules chez moi étant jeune, et puis un jour un renard est passé, et il n’en est resté plus qu’une dans notre poulailler, explique son fondateur, Thomas Dano. C’était en 2017, je me suis donc mis à la recherche d’autres poules pour avoir des œufs frais, recycler mes déchets alimentaires, et avoir un peu de vie dans mon jardin. »
Au cours d’une discussion avec un éleveur prêt à lui vendre quelques spécimens d’un lot de poules rousses « un peu déplumées », il découvre que dans tous les types d’élevages, les poules pondeuses sont envoyées à l’abattoir au bout de 18 mois de ponte, car elles deviennent moins productives et donc moins rentable. Les quelques poules qu’il s’apprête à acheter font justement partie d’un lot qui a atteint cette limite.
« Pris d’un excès de générosité, j’ai eu envie de toutes les sauver et de leur offrir une vie paisible à la campagne. Mais impossible pour moi d’en récupérer 7 500 ! »
D’où l’idée de proposer à toutes les personnes qui possèdent un jardin d’en accueillir. Créée en juillet 2017, l’association Poule Pour Tous s’appuie aujourd’hui sur un réseau de 55 dépôts comme celui de Manon Dugas partout en France. Un point relais où chaque premier jeudi du mois entre 30 et 50 particuliers viennent chercher les poules qu’ils ont commandées.
Et la jeune femme n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. Une parcelle de 7 à 8 000 m2 attenant à son champ est à vendre. Un sous-bois qu’elle convoite et dans lequel elle envisage d’installer une maison de retraite pour poules en lien avec une autre association : l’œuf Bio Poule House.
Une autre histoire, pour une même cause. À suivre…
Reportage du 24 octobre 2018 : Valérie Chopin, Philippe Beaugey.
