20 Déc

We Moë : l’association finistérienne qui veut venir en aide aux malades exclus de l’emprunt bancaire

We Moë

C’est bien connu, on ne prête qu’aux riches et aux biens-portants. Cet adage, Gaïdig Le Moing en a fait l’amère expérience quand en 2010, après avoir terminé son parcours universitaire, elle trouve un emploi en CDI et décide d’acheter un appartement. Pour les banques, la jeune femme offre toutes les garanties financières. Mais au moment de souscrire une assurance emprunteur, son rêve s’effondre, son prêt est refusé. Gaïdig Le Moing a en effet été victime deux ans plus tôt  d’un accident vasculaire cérébral sans séquelle.

1 Français sur 4 exclus potentiellement de l’emprunt bancaire

Comme elle, en France, on estime à 15 millions le nombre de personnes offrant un « risque aggravé de santé » (ce sont les termes employés par les assurances) et donc potentiellement exclu de l’emprunt. Personnes atteintes d’un cancer, de diabète, de maladies chroniques, AVC, endométriose, dépression, burn out, handicap suite à un accident, la liste est longue.

« Il y a une sorte de double peine déplore la jeune femme. On est puni d’avoir été ou d’être malade. Et quand on veut réaliser un projet personnel, on doit payer plus cher à cause de ça ».

Après trois ans de réflexions, d’échanges et de rencontres avec des banques, des assurances, des mutuelles, des associations de malades, des institutions médico-légales ; fort du résultat d’une enquête menée auprès de 600 bénéficiaires par We Moë, Gaïdig Le Moing décide donc de créer l’association We Moë. Son objectif : proposer à tous les exclus de l’emprunt bancaire des solutions innovantes pour pouvoir financer leurs projets, malgré la maladie.

Ce que propose We Moë

Pour la jeune femme, cela passe par l’accès pour tous à une information claire et désintéressée, la création d’un contrat collectif « afin de partager les risques entre personnes à risque et non à risque » et d’un fond de dotation ou fond de garantie.

« Aujourd’hui, explique la jeune femme, nous en sommes encore au stade de l’étude de faisabilité. La mise en place d’un tel projet demande du temps et des ressources évidemment. Ce que nous voulons maintenant c’est pouvoir mettre en œuvre ces solutions ».

Un prix pour redonner confiance à chacun dans un avenir solidaire

Pour y arriver, le Prix décerné par la Fondation Cognacq-Jay, qui récompense les projets innovants, favorisant le lien social, arrive à point nommé. Dans la catégorie Vision (projets en phase d’amorçage), il est pour Gaïdig Le Moing « un coup de pouce financier non-négligeable en phase d’étude de faisabilité et va surtout nous permettre de profiter du réseau de la fondation pour faire avancer notre projet ».