Le pari d'Arnaud Montebourg pour 2022

Arnaud Montebourg à Paris le 12 février 2020. Photo d'illustration. (JEAN-BAPTISTE QUENTIN MAXPPP)

Arnaud Montebourg en est certain : un second tour Macron / Le Pen en 2022 aboutirait inévitablement à la victoire de la présidente du Rassemblement National. Et l’ancien ministre du Redressement productif n’a pas attendu le sondage révélé cette semaine par nos confrères du Parisien pour en être convaincu. Pour lui les électeurs de gauche ne sauveront pas Emmanuel Macron face à Marine Le Pen, il pense même que ceux-ci ne se déplaceront pas du tout. Son objectif aujourd’hui : construire une alternative pour « battre Macron au 1er tour et se débarrasser de Le Pen au second » confie son entourage. Pour cela il est prêt à discuter avec tous, de Xavier Bertrand à la gauche du PS pour « bâtir un compromis historique mais il faut le faire devant les électeurs pour construire la confiance ». « Arnaud parle aux électeurs de La France Insoumise, à ceux du RN avec le made in France, aux socialistes chez qui il a gardé quelques contacts  et aux macronistes avec sa nouvelle casquette d’entrepreneur » décrypte l’un de ses proches.

Sur le fond pas question d’abandonner ses marqueurs politiques. Le chantre de la 6ème République promet une profonde réforme institutionnelle : au moins 100 députés élus à la proportionnelle avec un système « à l’allemande » pour les législatives. Un même électeur voterait ainsi deux fois : une première voix attribuée directement à un candidat, la deuxième à un parti. Les sénateurs ne seraient pas épargnés : un tiers élu sur la base d’un sénateur par département, un tiers issu du Conseil Economique et Social et un tiers tiré au sort parmi la population française. Dans son viseur également, une partie de la haute fonction publique. Au niveau international il juge qu’il faudra privilégier la France avant l’Europe.

Arnaud Montebourg va continuer à tester ses idées sur le terrain au cours de ses futurs déplacements, si la situation sanitaire lui permet. Mais en coulisses son envie d’en découdre est une évidence, les flèches sont prêtes et la cible apparaît clairement: « Emmanuel Macron a promis la révolution, il a fait la restauration » taclent les proches de l’ancien ministre.