"Il est tout simplement incroyable qu'une chaine (de surcroît publique) diffuse des images aussi insoutenables que celles diffusées lors de l'attentat survenu à Nice.Les images "au ralenti" du camion sont totalement imbuvables ! Ou est l'information ?(...)Je suis profondément scandalisé. Il en est de même pour l'interview d'un homme ayant perdu un proche ... Stop! S'il vous plaît stop! Cessez de diffuser de telles images tout simplement par respect". Ce courriel de Jeann-Philippe M. résume assez bien l'ensemble des courriels reçus par la médiation depuis l'attentat.
Les termes employés sont très durs: "Est-ce-que vous, médiateur de France 2, vos équipes, vos rédacteurs en chef, vos responsables divers et variés vous rendez bien compte de ce que vous avez diffusé cette nuit sur l'antenne de la première chaîne du service public de notre pays ? Vous avez diffusé AU RALENTI la camion qui roule vers la foule; et surtout, surtout... Lisez bien cette phrase : vous avez diffusé une interview sur le vif d'un homme assis à côté du cadavre de sa femme !! Je n'ai pas de mots pour dire toute la honte et la colère que vous m'inspirez. Je suis citoyenne, contribuable française, et si j'en avais le pouvoir, je demanderais les sanctions les plus fermes contre les responsables de ce traitement, de ces choix (...) écrit Betty M. Jeanne L. nous demande, elle, "si vous êtes fiers des images que vous avez diffusées, et notamment de cette question fabuleuse d'un journaliste "monsieur, vous avez perdu votre femme, une réaction ?". A ce niveau là, moi aussi je peux être journaliste. Est-il possible que vous soyez moins cons à l'avenir? Merci d'avance.
Fiers? Personne ne l'est dans la rédaction de France 2. Il y a eu au petit matin du 15 juillet des images et des sons que nous n'aurions jamais du utiliser. Vous trouverez, ci-dessous, un communiqué de la Direction de l'information de France 2 qui ne laisse aucun doute à ce sujet. Des excuses indispensables: il en va de l'honneur du service public. Une notion quasi-systématiquement mise en avant par nos correspondants que l'on peut résumer par "pas ça sur le service public".
Nicolas Jacobs
Médiateur de l'Information de France 2