Monsieur S. est hospitalisé depuis hier. Il en a déjà assez, la literie n'est pas confortable, on mange mal et je peux bien le comprendre ! Mais devant les problèmes de santé qu'il présente, nous avons demandé un scanner en urgence. Cet examen n'était pas prévu à l'avance et j'ai supplié le radiologue de le rajouter au programme du jour, en le glissant entre deux rendez-vous dès que possible dans la journée (négociation qui m'a valu trois coups de téléphone).
Mais voilà qu'à 14h30, un ami qui lui rendait visite vient m'agresser dans le bureau car notre prise en charge serait un scandale : "Vous trouvez ça normal qu'à 14h30, mon ami qui est malade n'ait toujours pas déjeuné ?" Je lui explique qu'il doit y avoir un malentendu avec l'équipe paramédicale parce qu'il ne s'agit pas d'un examen à faire à jeun. Il n'y a donc aucune raison qu'il n'ait pas reçu son plateau repas. "Il a reçu son plateau repas mais il a aucune envie de manger ça !", réplique-t-il. "On veut aller au restaurant en ville, mais l'infirmière a dit non à cause du scanner. Vous êtes peut-être compétente mais vous manquez d'humanité et c'est grave pour un médecin."
S'en est suivi une discussion de 20 minutes pour lui expliquer que s'il n'était pas là au moment où le radiologue l'appelait il risquerait de ne pas avoir de seconde chance, que le scanner était peut être prioritaire sur la sortie au restaurant surtout au cours d'une hospitalisation de trois jours, et ce d'autant qu'il s'agissait peut-être d'une urgence. Rien à faire, je suis restée une odieuse interne sans cœur à leurs yeux....