Voici une histoire dans la même veine que " L'administration contre les adieux d'une mère étrangère à son fils ".
Nous avions récemment hospitalisé en réanimation un patient étranger dont le métier était diplomate, devenu semi brutalement tétraplégique à cause d'une maladie neurologique très grave appelée le Guillain-Barré.
La maladie chez lui était si agressive que nous avions du lui poser une aide respiratoire sur une trachéotomie.
Son visa arrivait à expiration. Sa femme s'était donc occupé de tout l'administratif afin de mettre la situation de son mari à jour. Rien n'y faisait, l'ambassade voulait absolument voir le patient en personne.
La pauvre épouse, un peu désemparée nous a sollicité. Nous avons donc contacté par téléphone et courrier les administratifs afin de leur expliquer que le patient étaient dans un état gravissime avec l'impossibilité même de parler. En vain. Autant communiquer avec un mur.
" Nous devons absolument voir la personne pour régulariser ses papiers, c'est la règle."
On a donc fini par organiser un aller-retour pour ce patient, en ambulance, au consulat, avec toutes les machines et câbles pour la réanimation, pour que la secrétaire dédiée au renouvellement du visa puisse voir le visage du Monsieur sur le parking.
En bref une situation coûteuse pour la société (le transport d'un patient en réanimation est cher), ridicule et surtout, dangereuse pour le patient.