Ma fête des mères

Depuis trois semaines, mon fils prend des mines de conspirateur. J'adore ses petits yeux plissés quand, sûr de son bon coup, il répète que je vais avoir "une sacrée surprise". Il s'était confié à son père et j'étais fière de mon petit bout de 4 ans et demi, capable pour la première fois de garder un secret. La dernière fois, il avait tenu entre trois et quatre secondes, j'étais consternée. Genre: "Il y a une surprise, je ne te dirai rien, tu as un nouveau lit, c'est un secret".

J'attendais donc la fête des mères toute émoustillée. Après tout, voila une génération entière qui ignore l'existence même des colliers de pâtes, si ça se trouve, j'allais avoir quelque chose de potable... Mais au fond, le cadeau, je m'en balance, ce qui me ravit, c'est le bonheur qu'Ulysse dégage quand il me l'offre.

Alors, ce dimanche matin, j'ai ressenti la même chose qu'à Noël quand j'étais petite: je me suis réveillée en y pensant, toute impatiente que mon fils s'en souvienne à son tour et me tende son oeuvre. Et j'ai adoré son empressement, ses gloussements d'excitation face à mon "étonnement", sa jubilation quand je me suis pâmée devant son talent. "Comment? C'est toi qui a décoré ce sac? Mais bravo!" Bref, c'était top.

Le seul problème des cadeaux de Fête de mères, c'est que les enfants tiennent beaucoup à ce que vous les utilisiez. L'année dernière, le collier de perles, c'était déjà limite quand j'oubliais de l'enlever dans le métro. Mais le cadeau 2011, ça va être encore plus costaud pour faire discret. "Il va à la machine, le sac, maman, c'est de la peinture exprès", a fièrement précisé le loulou ce soir avant de s'endormir.