Mauvaise mère, trop tendance?

©poussette café

Qu'est-ce qu'une mauvaise mère? Qu'est-ce qu'une mère indigne? Depuis 2008 et la parution de notre bouquin éponyme, on nous pose la question à chaque interview, à chaque rencontre.

Marlène Schiappa, qui a organisé une soirée de lancement pour Mères indignes au Poussette Café, il y a quelques semaines, en a remis une couche. Vous étiez une quarantaine, lectrices de ce blog, du précédent, ou fidèles du réseau Maman travaille de Marlène, à avoir fait le déplacement, et je n'avais jamais vu autant de mauvaises mères au mètre carré. Et pourtant, aucune  ne se ressemblait. Mauvaise mère, c'est culpabiliser de ne pas être parfaite, et puis finir par s'en accommoder? Non, dit l'une qui n'a jamais culpabilisé de laisser son fils au centre de loisirs pendant son shopping. Mère indigne, c'est ne pas allaiter? Non, répondent celles qui ont pris du plaisir à donner le sein à leurs gamins et revendiquent leur mauvaise-mère-attitude. Une vraie bonne mère indigne, c'est quoi, alors?

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"C'est donner des bonbons pour avoir la paix, mettre un dvd pour avoir du calme, donner des plats industriels à son enfant au lieu de cuisiner avec amour, manger des sucreries en douce de son enfant, répondre une bêtise à une question répétée d'enfant, laisser son enfant une heure de plus à la crèche pour aller au ciné, c'est tout et n'importe quoi. C'est être une mère normale quoi!", répond Nipette sur son blog, et au Café Poussette ce soir-là.

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De toute façon, marre des mères indignes, c'est devenu trop tendance ! Mauvaise mère, c'est so 2008. Aujourd'hui, c'est une norme, donc c'est relou. Combien de mots sur notre page Facebook de femmes pas encore mamans qui rêvent de devenir des mères indignes dignes de ce nom! Pour certainesau Poussette Café, ça coule de source, pour d'autres, c'est déjà galvaudé. Bref, c'est quasi ringard...

Peut-être, mais j'ai décidé de continuer. Pour les autres. Celles qui deviennent mamans et m'écrivent qu'elles sont soulagées de découvrir ce blog. Celles qui continuent d'en rire. Et puis, il faut l'avouer, mauvaise mère, c'est aussi une façon de parler de ses enfants sans avoir l'air trop gnangnan, c'est préférer se moquer que de faire la guimauve. Là-dessus, on était toutes d'accord.

Alors on a fini la soirée aux petits fours et au champagne. Car un autre point fait l'unanimité : la mauvaises mère n'oublie pas de prendre soin de son corps, donc de son gosier.