Il ne faut que 30 minutes pour en faire le tour à pied. Le quartier de Château Rouge-la Goutte d’or, dans le 18e arrondissement de Paris, n’est pas bien grand : tout juste 2,5 km de périmètre, une quarantaine d’hectares et 24 000 habitants serrés à l’intérieur, dont un tiers sont étrangers.
Pourtant, il fait régulièrement l’actualité et renvoie une image peu flatteuse qui lui a valu d’être classé en Zone de sécurité prioritaire. Sur un petit territoire, un grand nombre de casse-têtes sociaux se téléscopent : précarité (on y gagne deux fois moins que la moyenne parisienne et on y compte trois fois plus de personnes vivant sous le seuil de pauvreté), logement ancien et insalubre, trafics en tous genres, problèmes de mixité à l’école...
Malgré tout, ce n’est pas un ghetto. En plein Paris, au pied de la Butte Montmartre et de ses milliers de touristes, le quartier est desservi par trois lignes de métro, on y vient de partout pour faire son marché ou aller chez Tati, des dizaines de nationalités se côtoient et c’est un haut lieu du militantisme.
Je suis journaliste et j’ai eu envie d’y passer un peu de temps. En parler, sans alimenter les préjugés ni être angélique, n’est pas facile. Mais les élections municipales approchant, j’ai souhaité que ceux qui en font la vie partagent leur quotidien et réagissent aux débats qui agitent l’actualité. Et pourquoi pas continuer ensuite.