Ecologie : un nouveau sommet entre espoir et fatalisme

Ban Ki-Moon n'a pas fait les choses à moitié : le secrétaire général des Nations unies a invité à New York pas moins de 120 chefs d'état. Le sujet : le réchauffement climatique. Et n'en déplaise aux sceptiques (en opposition aux travaux du GIEC), ça urge ! François Hollande a déclaré à la tribune que la France contribuera à hauteur d'un milliard de dollars pour les Fonds verts de l'ONU. De son côté Ban Ki-Moon a exhorté les chefs d'état à "changer de cap" devant la menace du réchauffement climatique. Tout ça pour préparer le sommet de Paris qui aura lieu en décembre 2015 et qui devrait aboutir à un accord global, une sorte de protocole de Kyoto 2, avec cette fois tout le monde - y compris les Etats-Unis - solidaire.

"Formidable" me direz-vous. "Enfin !" Le problème, c'est qu'avant Paris, il y a eu  le sommet de Rio. C'était en 2012. Et puis avant, Copenhague en 2009. Et puis avant, Johannesburg en 2002. Et puis avant, Rio - encore - en 1992. Et avant, Nairobi en 1982 (tiens, vous l'aviez oublié celui-là ?). Et encore avant, Stockholm en 1972.  Est-ce une anaphore ou une litanie ? Peu importe, on a fait beaucoup de kilomètres (bilan carbone fortement négatif), on a fait du tourisme et on a visité de belles villes. Mais on n'a pas vu grand chose d'autres, encore moins en ce qui concerne l'écologie. Coincé entre crise et croissance,  le mot "écologie" relève plus souvent de la coquille vide que de la réelle action politique.

En 1971, un an avant, justement, le premier Sommet de la Terre (celui de Stockholm), sortait What's going on de Marvin Gaye, un disque profondément engagé, notamment sur l'écologie avec son titre Mercy, Mercy me. Derrière la suavité de sa mélodie soul, le morceau est d'un pessimisme désespéré, traitant de toutes les agressions faîtes à la planète : la pollution climatique, maritime, les radiations...Marvin Gaye le visionnaire exprimait là les nouvelles préoccupations du moment. Et qui, plus de 40 ans plus tard, sont toujours d'actualité. Comme une preuve musicale que tout cela ne date pas d'hier et que rien n'a vraiment évolué depuis. What's going on ? En effet, qu'est-ce qui se passe ? Pas grand chose...