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Ils sont journalistes, mais aussi avocats, retraités, comédiens, instituteurs. Ils sont déjà plus de 800 à avoir signés la pétition lancée par l'association des journalistes de la presse judiciaire.
Cette association, plus que centenaire, regroupe plus d'une centaine de journalistes qui suivent régulièrement les affaires judiciaires. Les procès mais aussi l'actualité institutionnelle. Des projets de loi au malaise de l'institution. A ce titre, elle est évidemment sensibilisée à toutes les questions déontologiques liées à la profession mais également à l'arsenal juridique qui régit ses prérogatives, ses droits et ses obligations. Les journalistes judiciaires sont légalistes. Commentant le droit, ils sont les premiers à être vigilants pour le respecter dans des domaines aussi diverses que la présomption d'innocence ou le droit à l'image.
Il existe en revanche un domaine dans lequel, les journalistes de la presse judiciaire se montrent nettement plus réservés, c'est celui de la protection des sources. Protégér l'identité de ceux qui leur fournissent des informations a toujours été une exigence de toute la presse. Aussi, les journalistes, toutes tendances confondues, ont toujours été révoltés par les tentatives des juges pour tenter de leur estorquer des informations qu'ils n'avaient pas obtenues par leurs propres investigations. Perquisitions de rédactions, garde à vue de journalistes, les exemples ne manquent pas.
Suite à ces procédures judiciaires, le gouvernement a fait voter une loi par le parlement le 4 janvier 2010. Cette dernière était supposée renforcer le secret des sources. Force est de constater que les dérives n'ont pas cessé pour autant. Lors de l'affaire Woerth/ Bettencourt, les enquêteurs se sont procurés les factures téléphoniques détaillés des journalistes afin d'identifier celui ou ceux qu'il est coutume d'appeler "Gorge profonde".
L'association des journalistes de la presse judiciaire demande par le bias d'une pétition l'abrogation de la loi du 4 janvier 2010. "Ce texte est si flou que le pouvoir politique peut s'en affranchir quand bon lui semble. Surtout, il ne prévoit pas aucune sanction pour ceux qui violent le secret des sources, ce qui en fait une loi fantôme. Or, sans secret, les sources se tarissent et le droit à l'information des citoyens - un des piliers de la démocratie - est menacé".
Cette pétition est sur le site de l'association (htpp:/www.pressejudiciaire.fr) et sur celui de: Mediapart.fr