Les réquisitions "Fofana" sous pression?

La tache de Jean Paul Content n’était pas facile hier devant les jurés de la cour d’assises de Créteil. Le magistrat a requis contre les 17 accusés rejugés actuellement dans le dossier dit du « gang des barbares ».
 
Ce second procès, qui se déroule sans Youssouf Fofana, le principal protagoniste de la mort d’Ilan Halimi, définitivement condamné, intervient après l’appel interjeté par le parquet général de la cour d’appel de Paris trois jours après le premier verdict.
 
Cet appel était intervenu au plus haut sommet de l’Etat puisque Michèle Alliot-Marie l’avait annoncé en sortant le l’Elysée.
 
Les réquisitions prononcées hier par le représentant de l’accusation étaient donc attendus par les observateurs. Allait-il faire preuve de fermeté, sous entendant ainsi qu’il agissait sur ordre de sa hiérarchie ? Allait-il au contraire réclamer des peines similaires à celles réclamées par son collègue en première instance, rendant ce second procès inutile ?
 
L’avocat général, Jean-Paul Content et son supérieur hiérarchique, François Faletti, se sont entretenus en début de semaine de ces réquisitions. Rien de surprenant à cela. Il est logique que dans une affaire d’une telle ampleur, le Procureur général se tienne informé auprès de celui qui suit le dossier à l’audience. Cela ne veut pas dire que les réquisitions sont venues d’en haut. Cela veut dire simplement que l’institution judiciaire devait répondre dans ce dossier à une certaine logique.
 
Nous avons en tout cas un élément de réponse dans la lecture des peines qui ont été requises hier après midi.
Pour les 17 accusés, elles ne sont pas toutes à la hausse. Elles sont identiques pour 4 d’entre eux et réduites pour 5 autres.
Elles sont aggravées pour 8 des membres de ce groupe qui a agit entre Paris, où Ilan Halimi a été arrêté et Sainte Geneviève des Bois où il a été retrouvé sans vie.
 
Ce sont à l’encontre des 2 mineurs au moment des faits que les peines réclamées s’alourdissent. De 15 ans en première instance à 18 en appel pour celui qui fût un des geôliers et de 10-12 ans requis à paris à 12-13 ans requis à Créteil pour celle qui fût l’appât.
 
Des réquisitions qui ont été prises à l’abri des regards extérieurs puisque rappelons-le le procès se déroule à huit clos. Mais des réquisitions qui semblent avoir été prises à la lumière des débats qui se déroulent depuis le 25 octobre.
 
La question est désormais de savoir si les 15 jurés de la cour d’assises du val de marne seront plus sévères que les 12 jurés de la cour d’assises de Paris.
 
Publié par Dominique Verdeilhan / Catégories : Ma chronique