Un débat récurrent. Qui revient comme un marronnier. L’entrée des caméras dans les prétoires. Cette fois, c’est François Falletti, le procureur général près la cour d’appel de paris, qui vient de l’évoquer lors de son discours de l’audience solennelle de mercredi. Constatant que l’image de l’institution judiciaire mérite d’être améliorée, le haut magistrat trouve « utile de revenir sur ce sujet qui avait donné lieu à des réflexions intéressantes en 2005 dans le cadre de la commission présidée par Madame le Premier Président Linden ». « Il me paraitrait indispensable de dégager un dispositif plus ouvert qu’aujourd’hui » a poursuivi le procureur général.
Pour avoir participé activement à cette commission, aux cotés de magistrats, d’avocats et de confrères, je ne peux que confirmer qu’après plus de 6 mois d’auditions et de discussions poussées, nous étions arrivés à définir dans quel cadre relativement strict les audiences pouvaient faire l’objet d’une captation d’images et surtout d’une diffusion.
Demandé par le Garde des Sceaux de l’époque, le rapport est resté lettre morte. Dominique Perben a quitté la place Vendôme avant de statuer sur la question. Ses successeurs, Pascal Clément, Rachida Dati et Michèle Alliot-Marie se sont totalement désintéressés de la question.
Le prédécesseur de M. Falletti s’était déjà déclaré favorable à une telle avancée de la législation. Au cours d’une audience solennelle. En janvier ….2008. Un vœu de début d’année qui n’a été suivi d’aucun effet.
Est-ce d’ailleurs un hasard si ces propositions, ses souhaits, ses réquisitions en quelque sorte émanent toujours des parquetiers ? Mais jamais ou rarement des présidents de tribunaux et de cours d’appel à qui revient en dernier lieu de donner les autorisations de tournages dans leurs juridictions. Les discours de ces derniers vont au contraire dans le sens d’une justice qui doit se faire « dans le calme, la sérénité ». Autrement dit loin des caméras et de la fureur médiatique.
L’actuel Garde des Sceaux, Michel Mercier, s’est en tout cas bien gardé jusqu’à présent de se prononcer sur ce débat.