La SNCF et les nouveaux horaires entrés en vigueur dimanche sur l'ensemble du territoire n'y sont pour rien. Mais François-Marie Banier va mettre plus de 48 heures pour rejoindre Bordeaux.
Interpellé à son domicile parisien hier matin à l’heure du laitier par des policiers, il s’apprête à passer sa seconde nuit dans le quartier VIP de la prison de la Santé.
Tout ce qui se passe depuis 24 heures est légal. Rien à redire sur le plan procédural. Mais l’affaire Bettencourt qui est devenue depuis des mois un feuilleton juridico-familiale, entre désormais dans une autre dimension. Le grand spectacle. L’audition du photographe, longtemps confident de Liliane Bettencourt, aurait pu passer inaperçue. Un juge bordelais désormais chargé d’une partie du dossier en a décidé autrement.
Le magistrat Jean-Michel Gentil aurait pu convoquer M. Banier en lui donnant rendez-vous à Bordeaux à une date fixée. Ce dernier, comme nous le rappelait ce matin au téléphone son avocat Maître Pierre Cornut-Gentille, a toujours répondu aux convocations judiciaires. Nous sommes même témoin qu’il était présent à Nanterre à des audiences de procédure où sa présence n’était pas nécessaire. Sauf pour les photographes et les cameramen. Le juge Gentil a choisi une autre procédure. Celle utilisée généralement vis-à-vis des personnes suspectées de vouloir prendre la fuite.
M. Banier et son ami, Martin d’Orgeval, allaient effectivement préparer leurs valises. Non pas pour prendre la poudre d’escampette mais pour passer les fêtes de Noël à New York. Le juge leur a offert une autre destination : la Santé à Paris.
Hier, un magistrat parisien leur a signifié le mandat d’amener. Un juge des libertés et de la détention les a informés de leur incarcération en attendant leur transfèrement vers le palais de justice de Bordeaux.
Pour un mandat d’amener, la procédure prévoit que si 200 kilomètres séparent le lieu d’interpellation du bureau du juge d’instruction, le délai imparti ne doit pas durer plus de 4 jours. Celui-ci est porté à 6 jours si le point de départ ou d’arrivée est situé dans un département d’outre-mer.
En apparence pressé d’entendre M. Banier et son ami pour répondre d’abus de faiblesse sur la personne de Liliane Bettencourt dans une période allant de 2006 à 2011, le juge Jean-Michel Gentil devra attendre la réalisation du transfert des deux hommes qui se fera demain matin. Par train ou par convoi.
Loin de nous l’intention de plaindre le photographe mondain mais ceux qui prônent le respect des droits de la défense noteront simplement que pendant cette période de transfèrement des deux futurs mis en examen de ce volet Bettencourt n’ont pas pu s’entretenir avec leurs avocats.