Le dossier Colonna sera donc bien un de ses derniers procès. Didier Wacogne est invité à laisser son fauteuil de président de cour d'assises. A partir de septembre prochain. Son supérieur hiérarchique a finit par le renconnaître aujourd'hui. Pour Jean Claude Magendie, Premier Président de la cour d'appel de Paris, il ne s'agit pas d'une sanction mais d'une application d'une disposition interne à la juridiction.
Nous l'avions évoqué ici même, M. Magendie a décidé de réorganiser la cour d'appel. D'où cette mutation forcée d'un certain nombre de magistrats. M. Magendie a de plus décidé d'appliquer à la lettre une exigence rappelée encore récemment par la Chancellerie. Les magistrats ne sont pas propriétaires de leurs sièges, ils sont donc conviés à changer d'affectation tous les 7-8 ans. Didier Wacogne est donc aujourd'hui victime de cette disposition. Il présidait les assises depuis une quinzaine d'années.
Il reste que l'annonce de ce départ forcé tombe mal après les critiques nombreuses qui ont été faites sur la présidence du procès Colonna. La défense ne pouvait pas espérer mieux comme argument, elle qui a eu durant 7 semaines pour lietmotiv la mise en cause du magistrat quant à sa partialité et sa loyauté.
Hier, l'entourage de M. Magendie répétait à qui voulait l'entendre que les rumeurs qui circulaient sur le départ de D. Wacogne était de la "désinformation". "Le départ du magistrat n'était pas à l'ordre du jour "nous jurait-on. "Il n'a été question que d'un allégement de son planning avant l'été. Il a souhaité être déchargé d'un dossier qu'il doit juger à Melun pour préparer un autre procès terroriste lié à l'ETA". Un point, c'est tout".
Aujourd'hui, la présidence officialise cette chronique d'un départ annoncée.
On ne peut que regretter ce couac quant à la communication de la présidence de la cour d'appel. L'effet est désatreux. Il y a 3 semaines, Yvan Colonna quittait avec fracas le box. Vendredi dernier, la cour d'assises spéciale le condamnait à la peine maximale. Aujourd'hui, Didier Wacogne est condamné à quitter son fauteuil.